A. Approche commune
Le terme de « parentalité » est un néologisme officialisé dans les années 1980 et présenté dans la langue courante comme renvoyant à la qualité de parent, de père, de mère (« Le Petit Robert », 2001) ou à la « fonction de parent, notamment sur les plans juridique, moral et socio-culturel » (« Larousse », 2000).
B. Approche pluridisciplinaire
Une définition a résulté d’un groupe de travail (1993-1998) commandé par le ministère de l’Emploi et de la Solidarité et dont les résultats ont été exposés à la Conférence de la famille de 1998. Cette Conférence de la famille a ensuite donné naissance aux réseaux d’écoute, d’appui et d’accompagnement des parents (voir « Numéro juridique ASH – Les prestations familiales – L’action sociale des caisses d’allocations familiales », 3e éd., sept. 2014 ; voir aussi Chapitre 2).
Trois dimensions ont été avancées dans ce « fait d’être parent » : celle de l’« exercice », qui renvoie à une définition juridique de la parentalité ; celle de la « pratique », qui renvoie à la personne qui, concrètement, prend soin de l’enfant, assure son éducation ; et celle de l’« expérience » d’être parent, qui renvoie plus à un sentiment subjectif, à un lien vécu avec l’enfant (D. Mellier et E. Gratton, « La parentalité, un état des lieux », Dialogue 2015/1 ; voir aussi G. Neyrand, « Dis Gérard, c’est quoi, la parentalité ? », Spirale 2015 ; B. Lamboy, « Soutenir la parentalité : pourquoi et comment ? », Devenir 2009/1).
C. Approche validée par le Conseil national de soutien à la parentalité le 10 novembre 2011 et citée dans la stratégie nationale de soutien à la parentalité 2018-2022
La parentalité désigne l’ensemble des façons d’être et de vivre le fait d’être parent. C’est un processus qui conjugue les différentes dimensions de la fonction parentale, matérielle, psychologique, morale, culturelle, sociale. Elle qualifie le lien entre un adulte et un enfant, quelle que soit la structure familiale dans laquelle il s’inscrit, dans le but d’assurer le soin, le développement et l’éducation de l’enfant. Cette relation adulte-enfant suppose un ensemble de fonctions, de droits et d’obligations, d’ordre moral, matériel, juridique, éducative et culturel, exercés dans l’intérêt supérieur de l’enfant en vertu d’un lien prévu par le droit (autorité parentale). Elle s’inscrit dans l’environnement social et éducatif où vivent la famille et l’enfant.
Cette approche couvre des réalités très diverses, comprenant à la fois des choix individuels et collectifs nécessitant la mise en œuvre de moyens et de formation, ce qui entre au demeurant en résonance avec les nombreuses demandes faites dans les métiers du lien.
Cet aspect a été souligné par le Défenseur des droits en 2018 (Défenseur des droits, Rapport « De la naissance à 6 ans : au commencement des droits », 2018). Outre le décloisonnement des politiques, une stratégie globale en faveur de la petite enfance devrait reposer sur le renforcement des dispositifs de prévention et d’accompagnement à la parentalité. Le Défenseur des droits a invité alors le gouvernement à en traduire concrètement les orientations en soutenant budgétairement les dispositifs d’accueil enfants-parents et en insistant sur la formation des professionnels à l’interaction bienveillante et non prescriptive avec les parents. Il a préconisé en outre de renforcer l’information des parents sur les ressources et lieux auxquels ils peuvent recourir pour être accompagnés dans leur parentalité au bénéfice de leurs enfants.