Le titre même du rapport du Conseil économique et social de 1987 mettait ainsi déjà en avant les liens entre ces deux situations.
Ainsi est-il indiqué : « La précarité est l’absence d’une ou plusieurs des sécurités, notamment celle de l’emploi, permettant aux personnes et familles d’assumer leurs obligations professionnelles, familiales et sociales, et de jouir de leurs droits fondamentaux. Elle conduit à la grande pauvreté quand elle affecte plusieurs domaines de l’existence, qu’elle devient persistante, qu’elle compromet les chances de réassumer des responsabilités et de reconquérir ses droits par soi-même dans un avenir prévisible. »
Et ce rapport de préciser : « La grande pauvreté est une situation où des privations matérielles et immatérielles de toute sorte s’enchaînent enlevant aux victimes leur liberté de choix et les chances de s’en sortir » (p. 28).
En filigrane, une mise en perspective peut être faite :
- la nécessité de prendre en compte d’autres facteurs que monétaires (voir en ce sens, J. Blasco et F. Gleizes, « Qui est pauvre en Europe ? », Insee Références, 2019) ;
- et la notion d’« empowerment » (pouvoir d’agir, capacités revendiquées dans des démarches d’accompagnement aujourd’hui).