L’isolement « contraint » engendré par les restrictions sanitaires s’est accompagné de difficultés, de nouvelles formes de précarité et dans certains cas de violences.
Des situations de rupture familiale ou des contraintes familiales ont pu entraîner précarité et désinsertion.
Ainsi, selon le rapport « La pauvreté démultipliée, Dimensions, processus et réponses », rendu public en mai 2021 par le Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale : « Dans un contexte où les individus ont été renvoyés vers leurs foyers, les relations intrafamiliales ont été fortement sollicitées, ne serait-ce que par la coprésence subie dans des logements exigus. Si pour les catégories les plus favorisées de la population, ces moments ont pu être l’occasion d’une rupture bienvenue avec la pression quotidienne, grâce au télétravail et à l’adoption d’un rythme différent, pour les populations pauvres ou modestes, à qui la possibilité de se confiner dans de bonnes conditions était largement inaccessible, la pression liée à la densité, mais également aux tensions préexistantes, ont conduit à des ruptures. Les signalements pour violence conjugale et parentale ont fortement augmenté. Dans le cas des ménages pauvres et modestes, ces violences ont pu se traduire, notamment au moment du deuxième confinement, par des séparations qui exposent les mères avec enfants à des situations d’extrême vulnérabilité, notamment liée à l’absence de logement en cas de décohabitation.
Plus généralement, dans des situations de surpeuplement plus fréquentes parmi les familles les plus pauvres, où la taille des appartements est limitée, la tension et la dégradation des conditions d’existence ont été très fortes. A l’opposé, il faut garder à l’esprit que de nombreux ménages en situation de pauvreté sont également composés de personnes isolées. Pour elles, l’isolement forcé a pu conduire à une dégradation de leur santé mentale, voire à des épisodes dépressifs. La santé déclarée des personnes en situation de pauvreté est plus dégradée que celle des autres catégories de la population, tant sur le plan physiologique que psychique » (p. 18).
Certains jeunes adultes, étudiants ou pas, ont été contraints de revenir dans leurs familles ou de prolonger la cohabitation avec les parents (p. 137).