Plusieurs traits marquants caractérisent les aides.
Elles sont tournées vers l’insertion professionnelle, et sont aussi conditionnelles et, pour certaines elles, ont vu leur montant réduit, au fil des modifications des conditions ou des changements de calcul (aides au logement, chômage).
La complexité des démarches est un point régulièrement souligné et ce, malgré les discours de « simplification ».
Sur les jeunes, les choix effectués ne semblent pas aller de soi. Loin s’en faut. Ainsi, « la France est l’un des rares pays européens pour lesquels l’âge requis pour accéder au revenu minimum est plus élevé que l’âge de la majorité » (Comité d’évaluation de la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté, Rapport 2021, p. 14, citant C. Colombet, A. Hiltunen, F. Leprince et L. Ortalda, « Les minima sociaux au sein de l’Union européenne », CNAF, déc. 2020). Selon ce rapport, il convient « d’en finir avec la logique de “minorité sociale” à laquelle conduit le système actuel pour les 18-24 ans ».
Un rappel utile à l’heure où des hypothèses sont avancées (y compris celle qui conduirait à établir une garantie mal définie et conditionnelle encore en deçà du « revenu minimum ») alors que, selon le rapport ci-dessus visé, « les effets pervers du versement d’une compensation monétaire sur la recherche d’un emploi ne sont pas confirmés par les travaux empiriques existants » (p. 106-107).
La mise en œuvre d’un accompagnement de qualité à tous les jeunes recevant le revenu de base ne doit pas être une condition d’accès à la prestation afin de ne pas la contraindre aux moyens en matière d’accompagnement (p. 19).
De même pour le contrat « jeune majeur », qui figure dans l’actualité avec le projet de loi de réforme de l’aide sociale à l’enfance : « On arrive alors à une situation paradoxale où un service dédié à la protection de principe met ici en place une protection conditionnelle et sélective assez proche de certains dispositifs d’insertion qui valorisent la notion d’“engagement”. En priorisant l’insertion sur la protection, le dispositif échoue à soutenir les publics les plus vulnérables » (https://www.cairn.info/revue-viesociale-2011-3-page-65.htm).
Sur le chèque énergie, voir supra, Chapitre 3.