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LA FORMATION : UN OUTIL POUR RENFORCER LA COMPLÉMENTARITÉ ET LA COMPRÉHENSION ENTRE AIDANTS

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Un des aspects mis en avant sur le soutien aux aidants et lié à la reconnaissance de la complémentarité entre les personnes aidantes non-professionnelles et les professionnels concerne la formation permettant de détecter les souffrances de l’aidant, les risques d’épuisement ou de sa perte d’autonomie.
Ces actions se mettent progressivement en place : c’est l’une des missions de la Maison des aînés Paris Centre (voir Encadré).
Des actions se développent également en santé mentale.


A. La détection des risques sur la santé des aidants

Des exemples d’éléments de repérage de situations d’épuisement des aidants pour les professionnels sont donnés dans plusieurs recommandations diffusées par l’Agence nationale de l’évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux (Anesm) (voir supra, Chapitre 4).
Des documents sont diffusés, dans les structures et établissements, afin de sensibiliser et former les professionnels au repérage des risques de perte d’autonomie des aidants : en présentant à l’équipe les principaux facteurs de risques d’épuisement des aidants, en formalisant ces éléments dans le projet d’établissement, en inscrivant cette thématique dans le plan de formation, en encadrant l’éventuelle utilisation d’outils d’aide au repérage, en organisant régulièrement des temps d’échanges, notamment pour la diffusion des recommandations de bonnes pratiques relatives aux risques de perte d’autonomie des aidants (Anesm, « Risques sur la santé des aidants », Fiche-repère : “Ce que je vois, ce qu’ils me disent”, 2016, pour les professionnels en résidence autonomie).
Des formations sont proposées aux professionnels.
Parmi les outils utilisés, l’échelle de Zarit, qui permet l’évaluation de la charge matérielle et affective qui pèse sur l’aidant principal d’une personne. Elle est utilisée pour permettre aux aidants de mesurer la pénibilité de leur quotidien et d’évaluer le poids de leurs engagements. Elle se présente sous la forme d’un auto-questionnaire qui est rempli en présence d’un professionnel clinicien.
Un autre outil, dit « Rosa », est aussi à disposition (après formation sur l’utilisation) (voir supra, Chapitre 3).


B. Des programmes de formation de professionnels de santé à développer

L’accompagnement des aidants est traité dans la formation des étudiants en soins infirmiers uniquement de manière transversale et dispersée sur des unités d’enseignement : soins relationnels, soins éducatifs et préventifs, soins palliatifs et sciences humaines, sociales et droit.
Le développement d’un « corpus de connaissances spécifiques » sur le thème de l’accompagnement des proches aidants serait à promouvoir (A.-P. Duarte, « Accompagnement des aidants et formation des professionnels de santé », Revue ADSP déc. 2019, n° 109).


C. Des programmes de premiers secours en santé mentale

L’Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques (Unafam), en partenariat avec Santé Mentale France (SMF) (association qui regroupe des services et établissements de santé mentale) et l’Institut national de formation et d’intégration par la pratique professionnelle (INFIPP) (organisme de formation en santé mentale) ont créé l’association Premiers secours en santé mentale France (PSSM) qui met en place la formation « Premiers secours en santé mentale »).
Cette formation vise à promouvoir en France les premiers secours en santé mentale. Elle a pour objectif de contribuer notamment à déstigmatiser les troubles psychiques en faisant évoluer les représentations sociales sur les pathologies, et à améliorer la prise en charge précoce des personnes touchées par ces troubles et par-delà d’améliorer leur pronostic médical et social.
Sur la stigmatisation, voir supra, Chapitre 1.


LA MAISON DES AÎNÉS ET DES AIDANTS PARIS CENTRE PORTÉE PAR L’ASSOCIATION AUTONOMIE PARIS SAINT-JACQUES

Un lieu ressources, porteur d’innovations et organisme de formation : tisser des liens et renforcer la complémentarité
Créée en 2000, sous le statut d’association loi 1901, et portée par l’association Autonomie Paris Saint-Jacques (APSJ), la Maison des aînés et des aidants est une structure labellisée, qui a évolué en même temps que ses missions. Dans le cadre de la recomposition de l’offre, incluse dans la loi « santé » de 2019 et du regroupement opéré des centres locaux d’information et de coordination (Clic), méthode d’action pour l’intégration des services d’aides et de soins dans le champ de l’autonomie (MAIA), elle constitue actuellement un dispositif d’appui à la coordination (DAC) niveau 2, à savoir une mission de coordination.
Lieu ressources destiné aux personnes de 60 ans et plus, aux aidants et aux professionnels, cette structure comprend une trentaine de professionnels (https://apsj.paris/).
Exerçant également pour la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav) une mission d’évaluation des besoins des personnes âgées les moins dépendantes (GIR 5 et 6), la structure comprend quatre professionnelles, qui sont chargées de réaliser ces évaluations (et réévaluations) et d’établir le plan d’aide personnalisé (PAP). Une mission qui permet d’agir en proximité, de repérer les pertes d’autonomie et de mettre en place, de manière croissante, la prise en charge.
Par ailleurs, des pratiques sont déjà ancrées :
  • vers les aidants : avec l’éducation thérapeutique du patient (programme AIDMA [aidants maladie d’Alzheimer et maladies apparentées], qui prend la forme d’ateliers dans un format collectif et déclinables en individuel à domicile pour l’aménagement du domicile) ;
  • vers les professionnels : avec des actions de sensibilisation à l’existence des aidants tournées vers le repérage et l’observation de la situation d’un aidant avec l’outil « Rosa », les possibilités d’aides selon le parcours de l’aidant (avec une cartographie de l’offre : Centr’aider), ainsi que vers la sensibilisation à la présence d’aides à domicile lors d’interventions.
L’APSJ a en outre contribué à la création d’un premier diplôme universitaire « Coordination du parcours et gestion de cas : accompagner des situations complexes ». Dédiée principalement aux professionnels exerçant au sein de DAC, cette formation est coordonnée et organisée par l’université de Paris Est-Créteil.
Une nouvelle étape importante de développement est en cours pour Autonomie Paris Saint-Jacques sur le volet formation : la certification comme organisme de formation.
Afin de renforcer les actions de formation des professionnels intervenant à domicile et le travail en partenariat, Autonomie Paris Saint-Jacques engage une démarche qualité en vue de la certification Qualiopi. Accompagnée par PAE Formation, une enseigne de conseil et de formation fondée par Stéphane Garcia au sein de la coopérative d’activités d’emploi (CAE) Coop Alpha, la Maison des ainés et des aidants souhaite, par ces formations, renforcer les liens entre les différents acteurs : la reconnaissance de l’aidant proche, une plus forte contribution au repérage des facteurs d’épuisement sont des aspects essentiels qui seront abordés, indique Marie Bouchaud, directrice générale de la structure. Elle souligne que lors des réunions de synthèse organisées avec les équipes, il apparaît que le plus souvent la source des difficultés a été un manque de communication (voir aussi supra, Chapitre 2).
Des liens qui sont revisités avec la pair-aidance et des projets de jeux : l’exigence et l’expertise s’enrichissent et se nourrissent de l’inventivité.

SECTION 2 - CONCERTATIONS, RAPPORTS ET EXPÉRIMENTATIONS : LE POINT SUR LE RECRUTEMENT ET L’ATTRACTIVITÉ DES MÉTIERS

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