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« L’AIDANCE »

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Quel sens donner à ce mot ?
Le rapprocher de « solidarité » : dans le sens commun, elle peut signifier, à la fois, un lien et une responsabilité. Des mécanismes qui dépendent l’un de l’autre ou des personnes liées par des intérêts communs (économiquement). C’est aussi un sentiment humanitaire qui pousse à assister autrui.
Le rapprocher de « fraternité » : indissociable de « liberté » et « égalité ».
Sans doute est-ce un peu tout à la fois.
La solidarité est un « élan » et traduit un lien, tout en questionnant l’autonomie. C’est cette notion de « lien » que nous retiendrons. L’aidance exprime avant tout une relation d’aide.
Plus précisément, cette relation prend vie dans des contextes où des personnes :
  • rendent service – n’est-il pas question de « services » pour désigner le cadre dans lequel des professionnels interviennent ? ;
  • ou aident, par choix ou par obligation, avec ou sans rémunération, par devoir ou pour se sentir utile.
Le terme « aidance » apparaît dans la « pair-aidance », qui évoque une forme d’égalité : le fait d’être dans la même situation ou d’avoir connu les mêmes difficultés aide à comprendre, donne une légitimité à écouter, à cheminer ensemble.
Si la pair-aidance s’exerce depuis longtemps (en santé mentale principalement), c’est surtout à travers le terme « aidant » que la question est apparue dans les textes.
Évoquant à la fois « l’aidant naturel », « l’aidant familial », « le proche aidant », la législation a conduit à une distinction (voire une opposition) entre aidant professionnel et aidant non-professionnel (nommé aussi « informel », selon le professeur M. Jaeger).
Cette vision de l’aidance n’est que partielle, car elle conduit à effacer l’importance de la complémentarité entre les personnes quel que soit leur statut, dans une relation où l’aidé est lui-même reconnu dans ses capacités d’autonomie.
L’aidance nécessite une approche transversale et se manifeste dans le champ social (entendu largement) ; elle est imbriquée avec d’autres champs, comme l’éducation, l’emploi, le logement.
Récemment, le Haut Conseil du travail social (HCTS, « Le travail social au défide la crise sanitaire », févr. 2021) le rappelait : la crise sanitaire n’a fait que confirmer différents points déjà connus. Citons :
  • « la question de l’attractivité des métiers de l’aide à domicile et l’enjeu de leur revalorisation en termes de formation et de rémunération » (Rapp. M. El Khomri, « Plan de mobilisation nationale en faveur de l’attractivité des métiers du grand âge », oct. 2019). Force est de constater que la reconnaissance de certains métiers « invisibles », apparus au grand jour il y a un an, ne trouve pas de réponse et que « l’élan » évoqué plus haut est vite retombé ;
  • « une nouvelle conception de l’habitat pour les personnes vieillissantes et dépendantes avec les projets d’habitat inclusif et participatif » (D. Piveteau et J. Wolfrom, « Rapport sur l’habitat inclusif », juin 2020). Ce qui signifie aussi placer le logement comme droit fondamental puisque la précarité touche particulièrement des personnes en situation de handicap ;
  • « des aidants familiaux qui ont exprimé leur épuisement » ; et la complémentarité entre aidants professionnels et non-professionnels trouve toute sa place pour des éléments de réponse à la question : « aidants, qui vous aide ? » ;
  • « un décloisonnement nécessaire entre les politiques publiques “âge”, “handicap”, “précarité”, “logement” pour une approche plus intégrée et territoriale » ; ce mouvement a été déjà engagé et il conviendra de veiller aussi aux « empilements » ;
  • une forte attente vis-à-vis de la loi « grand âge » annoncée et reportée sans date, et qui devrait aussi comporter des enjeux de financement pour le financement de la 5e branche « autonomie », au sein du système de sécurité sociale, qui a marqué la volonté de porter un regard convergent sur le handicap, la maladie, le vieillissement.
Des thèmes qui concernent en définitive tous les domaines et tous les publics (et pas seulement le champ social) : c’est la place accordée au « soin » dans son acception la plus large qui est finalement encore en construction.

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