Comme nous l’avons souligné ci-dessus, l’aidance concerne des domaines dépassant le cadre de l’action sociale et médico-sociale et celui de la santé, nécessitant des approches institutionnelles et plurielles non cloisonnées.
Les personnes ayant besoin d’être aidées ainsi que les personnes qui les accompagnent peuvent être confrontées à des risques et difficultés de plusieurs ordres : cela concerne la maladie, le handicap (de la personne ou d’un enfant), la perte d’emploi, le surendettement, les séparations, le logement. Ces réalités surgissent parfois simultanément, parfois de façon étalée dans le temps. Des études concernant les sans domicile fixe et les troubles psychologiques l’illustrent (Source : Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques [Unafam]).
Il convient de souligner que depuis 2002, date à laquelle la dénomination « action sociale et médico-sociale » apparaît dans le code de l’action sociale et des familles, l’accent a été mis sur des catégories spécifiques.
A. Aborder les personnes dans leur globalité
La définition de l’action sociale et médico-sociale en tant que politique sociale couvrant des actions en direction de publics formant des catégories spécifiques figure donc à l’article L. 116-1 du code de l’action sociale et des familles : « L’action sociale et médico-sociale repose sur une évaluation continue des besoins et des attentes des membres de tous les groupes sociaux, en particulier des personnes handicapées et des personnes âgées, des personnes et des familles vulnérables, en situation de précarité ou de pauvreté, et sur la mise à leur disposition de prestations en espèces ou en nature. »
Il s’avère que la mise en œuvre de politiques sociales catégorielles permettant de délimiter des champs d’intervention ne doit pas être exclusive d’autres actions couvertes par d’autres champs (ex. : éducatif).
D’où la nécessité d’aborder les personnes dans leur globalité et non pas sous le seul angle de la maladie, du handicap ou de l’âge.
B. Problématiques en santé mentale
Alors que, comme le rappellent les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), un Européen sur quatre est touché au cours de sa vie par des troubles psychiques (Comité stratégique de la santé mentale et de la psychiatrie, « Feuille de route – Santé mentale et psychiatrie », juin 2018), dans le contexte économique et sanitaire actuel, il est nécessaire de souligner également :
- l’isolement des personnes ayant des troubles psychiques qui, conjugué à la stigmatisation, conduisent à la désinsertion sociale ;
- la grande exclusion, qui produit aussi une souffrance psychique intense : 30 % des personnes qui vivent dans la rue sont en grande précarité et souffrent de troubles psychiques (Unafam, revue « Un autre regard », 2017).
S’ajoute une problématique spécifique d’accès aux soins pour les détenus.
L’Unafam conduit des actions de formation portant sur la déstigmatisation avec le projet « Premiers secours en santé mentale » (PSSM) déployé auprès des professionnels du monde judiciaire et pénitentiaire (Unafam, « Prison et psychiatrie », Un autre regard, 2018, n° 3).
Elle diffuse des informations destinées à aider le proche malade psychique confronté à la justice pénale.