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Introduction

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Si les premiers écrits théoriques relatifs aux actions associant animaux et personnes en difficulté remontent aux années soixante et 70, le concept de « médiation animale » s’impose dans les années 2000. Une définition en est donnée en 2008 par un groupe d’experts missionnés par la Fondation Adrienne et Pierre Sommer : « La médiation animale est la mise en relation entre l’homme et l’animal domestique ou familier dans le cadre d’un programme social, thérapeutique ou éducatif, dans l’intérêt de l’un et le respect de l’autre. »
Pendant longtemps, de fait, la terminologie employée a été très diverse, associant souvent le terme de thérapie à la présence animale : « zoothérapie », « activités thérapeutiques associant l’animal », « thérapie par l’animal ». Aux États-Unis, on établit une différence entre AAT (Animal-Assisted-Therapy) et l’AAA (Animal-Assisted-Activities). Ces formulations, qui ont l’inconvénient de laisser penser que l’animal aurait le pouvoir de guérir l’humain, ont en France été supplantées par la médiation animale, terminologie majoritairement employée aujourd’hui.
La médiation animale est reconnue dans le cadre des thérapies non médicamenteuses par la Haute Autorité de Santé. Elle peut ainsi être utilisée pour renforcer certaines prescriptions médicamenteuses ou être pratiquée en lien avec des approches paramédicales.
La médiation animale est également pratiquée avec profit en dehors de cadres strictement thérapeutiques. S’adressant dans ce cas à des personnes en bonne santé physique et psychique, elle développe les liens sociaux, renforce les actions pédagogiques et, d’une manière générale, améliore le bien-être et l’insertion des humains dans un monde plus harmonieux.
Les définitions très larges proposées par l’IAHAIO (cf. encadré) rendent bien compte de l’étendue du champ potentiellement couvert par la médiation animale.
La première part du constat que la présence animale apporte en soi un mieux-être aux possesseurs (effet sur le rythme cardiaque par exemple) mais ne prétend pas guérir un trouble organique ou psychique. L’apport de l’animal s’effectue sur le plan de l’émotion, du relationnel, du psychisme, du sensoriel et par un travail sur les postures en rééducation fonctionnelle avec le cheval. Ainsi, par exemple, un enfant avec autisme va-t-il communiquer avec le chien contre toute attente, la présence d’un chien réveille les émotions de la personne âgée mutique, la personne atteinte de troubles psychiques s’apaise...
LES DÉFINITIONS DE L’INTERNATIONAL ASSOCIATION OF HUMAN-ANIMAL INTERACTION ORGANIZATIONS (IAHAIO)
Interventions Assistée par l’Animal (IAA)
Une Intervention Assistée par l’Animal est une intervention avec des objectifs orientés où l’animal est intentionnellement présent dans le but d’apporter des effets thérapeutiques chez le bénéficiaire dans le domaine de la santé, l’éducation et le champ social (par exemple, dans le travail social). Les interventions assistées par l’animal sont menées par un duo humain/animal au service de l’humain (le bénéficiaire). C’est le cas de la Thérapie Assistée par l’Animal (TAA) et de l’Éducation Assistée par l’Animal (EAA).
▸ Thérapie Assistée par l’Animal (TAA) : la Thérapie Assistée par l’Animal a un objectif orienté, planifié et à vocation thérapeutique structurée et dirigée et/ou réalisée par des professionnels de la santé, de l’éducation et du soin. Les effets de l’intervention sont évalués et inclus dans les écrits professionnels. La TAA est réalisée et/ou dirigée par un professionnel dont l’expertise est reconnue (qualification, diplôme, compétences, autorisation d’exercer, ou équivalent), dans le cadre de sa pratique professionnelle. La TAA met l’accent sur l’amélioration du fonctionnement physique, cognitif, comportemental et/ou socio-affectif du bénéficiaire.
▸ Éducation Assistée par l’Animal (ou Pédagogie Assistée par l’Animal) (EAA) : l’Éducation Assistée par l’Animal est une intervention structurée avec un objectif orienté et planifié. Elle est dirigée et/ou réalisée par un professionnel de l’enseignement, un professeur ou un enseignant spécialisé. Les enseignants qui mènent une EAA doivent être bien informés sur les animaux concernés. À titre d’exemple, un enseignant pourrait proposer une séance concernant la responsabilité qu’implique la possession d’un animal de compagnie, ou un professeur d’éducation spécialisée pourrait proposer un programme de lecture assistée d’un chien. L’EAA lorsqu’elle est effectuée par les enseignants spécialisés est également considérée comme une intervention thérapeutique. L’objectif de ces activités se focalise sur les acquisitions scolaires, les compétences sociales et le fonctionnement cognitif. Les progrès de l’élève sont évalués et décrits.
Activités Assistées par l’Animal (AAA)
Les Activités Assistées par l’Animal sont des interactions ou des visites informelles souvent menées par un bénévole et son animal avec des objectifs de motivation, d’éducation ou de récréation. Ces interactions n’ont aucun objectif de traitement. Les AAA sont généralement proposées par des personnes qui n’ont pas de qualification ou de compétences dans le domaine de la santé, de l’éducation ou du soin, mais le duo Homme-Animal doit, au moins, avoir reçu une formation initiale avec une évaluation de sa capacité à participer à des visites informelles. Le duo Homme-Animal qui accomplit des AAA peut également être amené à travailler avec un professionnel de la santé, de l’éducation, ou du soin avec des objectifs spécifiques et documentés. Dans ce cas, il participe à des TAA ou des EAA qui sont menées par les professionnels dans le cadre de leur spécialité.
La seconde raison qui nous conduit à privilégier le terme de médiation animale est la nécessaire présence et action d’un intervenant (psychologue, éducateur, psychomotricien, etc.) connaissant d’une part la situation de la personne en difficulté, de ses troubles, de ses besoins, de son comportement, d’autre part les capacités et les limites de l‘animal pour orienter, seul ou avec l’appui d’un spécialiste de l’animal, la pratique lors des séances.
C’est cette mutualisation qui enrichit, au-delà de la seule présence de l’animal (chien, cheval ou âne), le contenu de l’activité éducative ou thérapeutique ; le médiateur pouvant être tour à tour l’intervenant ou l’animal. L’intervenant parce qu’il propose des activités de rencontres positives pour les uns et les autres et, dans la mesure du possible, des interprétations, des retours sur ce qui se passe. L’animal parce qu’il va déclencher, par son comportement, des réactions chez l’intervenant et le bénéficiaire des séances.
GUY COURTOIS, Président de la Fondation Adrienne et Pierre Sommer de 2003 à 2019.

SECTION 1 - DÉFINITION ET TERMINOLOGIE

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