La formation de praticien en médiation canine dure 210 heures réparties sur 10 mois. « Nous avons d’abord établi un référentiel de compétences, explique Maude Nicolas, chargée de projet en ingénierie de formation. Nous avons ensuite défini différents domaines de compétence et des objectifs de formation qui nous ont permis de construire le contenu du programme. Les apprenants sont mobilisés deux à trois jours par mois. Ils suivent 147 heures de formation théorique (dont 35 heures à distance) et 63 heures de formation pratique. La formation théorique est multimodale : l’enseignement à distance est synchrone (tous en même temps sur une plateforme) ou asynchrone (l’apprenant se connecte quand il veut pour effectuer le travail demandé, avec des délais à respecter, des travaux à rendre et des objectifs à atteindre). La formation pratique est constituée de trois séquences de trois jours, à Gramma pour la formation se déroulant à Toulouse ou à Déclic Animal – association de médiation animale - pour la formation se déroulant à Montpellier et en établissement spécialisé. Lors de la première séquence, les apprenants s’exercent avec des chiens éduqués et apprennent les bases du métier. Ensuite, c’est avec leurs propres chiens qu’ils travaillent, et ces chiens sont soumis à évaluation. Enfin, pour la troisième séquence, ils se rendent en établissement avec leurs chiens, ils sont alors confrontés à des situations réelles. Sur ces séquences pratiques, les apprenants sont évalués avec des grilles de compétences que nous avons élaborées. »
Élodie Astoul
Aide-soignante dans un service de soins à domicile du Lot
« Je fais de l’éducation canine depuis longtemps, du dressage de chien à la truffe. J’avais entendu parler de médiation animale mais c’est encore assez avant-gardiste dans notre région ! Ce que j’aimerais, c’est pouvoir amener mon chien au domicile des personnes dont je m’occupe. Et pourquoi pas m’ouvrir aux EHPAD de mon secteur. Je garderai mon métier de base, que j’aime et qui comporte déjà une forte composante relationnelle. J’enrichirai ma pratique avec le chien.
Je m’attendais à une formation sérieuse et je n’ai pas été déçue. Les formateurs étaient très différents et tous très compétents. J’avais déjà une bonne base de connaissance sur le chien mais j’ai beaucoup appris sur le travail de médiation, la manière de ne faire qu’un avec l’animal.
J’espère que cette formation débouchera sur une certification. C’est un avantage qui me permettra de mieux mettre en pratique cette nouvelle compétence. »
Agnès Nassivet
Responsable de vie sociale et culturelle à l’association « Age sans frontières » qui regroupe EHPAD, maisons partagées et foyers de vie dans le Tarn
« J’ai déjà un chien d’accompagnement social qui m’a été remis par Handi’Chien. Je vais avec lui en EHPAD depuis plus d’un an. Sa présence ouvre des pistes incroyables. Avec un chien, on obtient des résultats spectaculaires auprès des personnes fragiles, isolées. Certaines personnes ne sortent que quand il y a le chien !
J’avais envie d’aller plus loin, d’approfondir ma connaissance du chien et du travail de médiation, c’est pourquoi j’ai souhaité suivre la formation à ERASME. Les intervenants, et en particulier Didier Vernay, m’ont beaucoup apporté. Je me sens plus sûre de moi, plus crédible professionnellement. Prête à aller sur le terrain, à domicile et sur le territoire avec mon chien ! »
Laurence Feurer
Éducatrice spécialisée, IME en Haute-Garonne
« Dans une première vie, j’étais éducatrice sportive en équitation. J’ai travaillé plusieurs années dans un centre équestre où je recevais beaucoup de groupes d’enfants et d’adolescents en difficulté. Pour mieux aider ces jeunes handicapés et ajouter une première corde à mon arc, j’ai passé le diplôme d’État d’éducatrice spécialisée. Puis j’ai suivi le cursus du D.U. RAMA, ce qui m’a permis de faire le lien entre ces deux volets de mon activité.
Depuis cinq ans, je travaille dans un Institut Médico-Éducatif dans lequel il y a une ferme pédagogique. Avant mon arrivée, cette ferme était plutôt utilisée pour faire faire des gestes techniques aux enfants (nourrir les bêtes, nettoyer l’étable, etc.). J’ai commencé à mettre en place quelques actions de médiation animale. Nous n’avions alors que des animaux de ferme et de rente. Ni chien, ni chat. Une trentaine d’animaux mais aucun chien, je trouvais que cela manquait ! J’en ai parlé à la direction qui a soutenu le projet. Le chien est un animal proche familier, il parle aux gens, aux familles qui en ont généralement un à la maison. Le chien ouvre des portes, brise des silences. Il est facile à emmener en sortie et devrait permettre d’apporter une belle valeur ajoutée aux actions de médiation que nous menons déjà.
La formation à ERASME m’a beaucoup appris sur la théorie et l’éthologie du chien. Les heures de formation pratique étaient particulièrement enrichissantes. Je n’avais pas encore de chien (nous allons en acquérir un bientôt pour l’IME, nous avons trouvé un financement pour cela) mais j’ai beaucoup aimé travailler avec les chiens des autres. À l’IME, je serai la personne référente pour le chien mais une de mes collègues souhaite elle aussi suivre la formation. C’est un projet d’équipe qui a mobilisé du monde ! »
Johann Marmus
Moniteur éducateur, CMPP en Haute-Garonne
« Avant de travailler en Centre médico-psycho-pédagogique (CMPP), je tenais un centre équestre et j’avais un chien. Je voyais l’effet apaisant qu’il avait sur les enfants et les adultes. Plus tard en ITEP, j’ai été amené à réfléchir à la manière d’atténuer les moments de tension et d’angoisse dans le groupe. L’animal a clairement des effets bénéfiques dans de tels contextes. Je voulais associer mon chien à mon travail, c’est pourquoi j’ai suivi la formation de praticien en médiation canine. Ces dix mois m’ont donné des outils et appris à évaluer méthodiquement les effets produits par l’animal. J’aimerais à terme pouvoir articuler des actions de médiation animale avec le plateau technique du CMPP. Au contact du chien, l’enfant change complètement, il s’ouvre au dialogue et le travail de toute l’équipe s’en trouve facilité. Mon projet de médiation canine est soutenu par la direction. Le projet d’établissement est en cours de refonte et à terme il intégrera la médiation animale. »