De nombreuses associations, locales ou nationales, proposent aux structures d’accueil de bénéficier de la présence d’un chien, « chien visiteur » ou « chien collectif ». Les caractéristiques de l’animal, comme la qualification de la personne référente peuvent ainsi être sensiblement différentes. Pour cette dernière, une formation de quelques jours seulement peut être exigée (par exemple un bénévole intervenant avec son propre animal) alors qu’une formation au long cours pourra être nécessaire (travail structuré en institution avec chien collectif). La diversité de « l’offre » existant localement dans ce domaine nécessite donc de la part de l’initiateur d’un programme de médiation animale une certaine prudence. L’association nationale Handi’Chiens, organisation pionnière de l’éducation de chiens d’assistance en France, a la particularité de former également les référents qui souhaitent inclure l’animal dans leur pratique professionnelle. Handi’Chiens confie chaque année plus d’une trentaine de chiens d’assistance, dits « d’accompagnement social » à des structures sanitaires, sociales ou médico-sociales.
A. Profession : praticien en médiation canine
Installé à Toulouse depuis 2004, ERASME est un Institut du Travail Social – membre associé des Centres d’Entraînement aux Méthodes d’Éducation Active (CEMEA) et partenaire de FAIRE Économie Sociale et Solidaire très ouvert à l’international, proposant un large panel de formations diplômantes ainsi que des sessions de formation continue sur des sujets spécifiques en accord avec le projet global de l’établissement. ERASME accorde par ailleurs une place importante à la recherche sous toutes ses formes. En 2019, le centre a ouvert une formation de praticien en médiation canine.
Attentif aux nouvelles pratiques dans le champ du social et soucieux d’être en phase avec les attentes des travailleurs sociaux, ERASME s’intéresse depuis longtemps à la médiation animale. « Nous avons constaté que des actions de médiation animale se mettent en place et se développent partout où interviennent les personnes que nous recevons habituellement en formation, explique Florence Fondeville, directrice des formations et de la recherche à ERASME. La médiation animale est une thérapie non médicamenteuse dont on parle de plus en plus et qui produit des effets bénéfiques indéniables. Nous souhaitons contribuer à promouvoir ce type d’approche et avons commencé à réfléchir à la manière dont nous pourrions ajouter notre pierre à l’édifice. Nous avons pris des contacts à l’international et notamment au Québec. Nous avons rencontré une psychologue, fondatrice du centre Humanimal, intervenante et formatrice en médiation animale au Collège d’enseignement général et professionnel, CEGEP – ITA la Pocatière, dans le cadre d’une formation diplômante en zoothérapie (c’est le terme utilisé au Québec, qu’ils ont tendance à remplacer, actuellement, par celui de médiation animale). Nous avons échangé avec Didier Vernay qui est à l’origine du D.U. RAMA (Diplôme Universitaire de Relation d’Aide par la Médiation Animale – Université de médecine de Clermont-Ferrand) et les principaux intervenants de ce D. U. Nous avons mis en place un partenariat avec l’association Gramma, une ferme pédagogique installée à Tarbes. Et nous avons reçu le soutien de la Fondation Adrienne et Pierre Sommer qui nous a fait bénéficier de sa bonne connaissance du secteur et nous a conseillé de nous orienter vers le chien. Ces discussions et partages d’expériences nous ont permis d’identifier un réel besoin d’accompagnement à la professionnalisation de la médiation animale. »