Questions à Helga Widder, vice-présidente de l’European Society for Animal Assisted Therapy (ESAAT) (1). Fondée à Vienne en 2004, l’ESAAT est la première organisation représentative en Europe dans le domaine de la médiation animale. Elle a eu, et a encore, un rôle significatif dans la définition et la mise en œuvre de normes de qualité pour les interventions de médiation animale et la formation.
La médiation animale est-elle très développée en Autriche et en Allemagne ?
Les actions de médiation animale (Animal Assisted Therapies et Animal Assisted Interventions) sont en effet courantes et bien connues en Autriche, en raison notamment du travail mené depuis longtemps par l’association Tiere als Therapie – TAT (des animaux pour la thérapie). L’association Tiere als Therapie – TAT a été pionnière dans son domaine en Autriche. Elle a été fondée par le Docteur Gerda Wittmann qui a passé plusieurs années en Australie. Au cours de ce séjour à l’étranger, elle s’est familiarisée avec les pratiques de médiation animale. Lorsqu’elle est rentrée en Autriche, elle a souhaité introduire ces nouvelles formes d’intervention et elle a réussi.
La situation est à peu près identique en Allemagne, à ceci près que le développement de la médiation animale a commencé plus tardivement.
Quelles sont les actions de médiation animale le plus couramment mises en œuvre, et comment la profession est-elle organisée ?
La médiation animale se pratique partout, en particulier dans les établissements de soins, mais aussi les écoles, les jardins d’enfants, les hôpitaux... On y a recours pour aider les personnes handicapées et tous ceux qui sont fragiles.
Les intervenants sont d’une part des équipes de visiteurs avec animaux, qui doivent simplement couvrir leurs dépenses. Et d’autre part des professionnels de la médiation animale qui ont suivi une formation spécifique. La plupart du temps, les interventions en médiation animale sont mises en œuvre par des professionnels opérant dans leur champ de compétence propre – thérapeutique ou pédagogique.
Y a-t-il des contrôles, des lois, des normes à respecter ?
Les binômes humain-animal formés à la médiation animale (la plupart du temps, l’animal est un chien) doivent être contrôlés chaque année, avec des tests pratiques. Des heures de formation en pratique et en théorie sont obligatoires chaque année.
Il existe différentes formations respectant les normes de l’ESAAT : des formations de base pour les équipes humain-animal (75 heures), mais aussi des formations professionnelles approfondies (1 500 heures).
Comment les interventions en médiation animale sont-elles généralement financées ?
Elles ne sont pas prises en charge par la sécurité sociale et doivent trouver leur propre financement. Ce sont souvent les établissements où ces actions se pratiquent (hôpitaux, écoles, maisons de retraite, etc.) qui mettent la main au portefeuille.
Pouvez-vous donner quelques exemples d’actions de médiation animale particulièrement intéressantes en Allemagne ou en Autriche ?
Les visites dans les unités de soins palliatifs montrent des résultats positifs. La médiation animale est aussi utilisée avec succès dans les hôpitaux psychiatriques pour enfants et adolescents. Dans les écoles et les jardins d’enfants, on apprend aux enfants à se comporter correctement envers les chiens et les animaux.