Pour l’action sociale et médico-sociale, l’usage est très récent, alors qu’il a été auparavant développé dans le domaine de la santé. Ainsi que le rappelle M.A. Bloch (1), une recherche australienne en 2013 a été organisée, sur une base bibliographique exhaustive et internationale concernant des travaux relatifs à la notion de plateforme en santé. Les mots clés utilisés pour cette recherche étaient ceux de « service platform » ou « health service delivery platform ». Parmi 125 documents répertoriés, ces chercheurs ont pu mettre en évidence, dans le domaine de la santé, 4 utilisations différentes de la notion de plateforme de services :
▸ Première signification : un élément ou une entité d’un système d’offre de services en santé,
▸ Deuxième signification : une plateforme de technologies de l’information pour des services d’e-santé via un téléphone mobile,
▸ Troisième signification : des interventions en santé servant de point d’entrée pour l’accès à d’autres interventions en santé,
▸ Quatrième signification : une plateforme politique utilisée par des candidats politiques pour exposer leur programme de politique de santé.
La première signification (système d’offre avec, sur un plan vertical, plusieurs missions et, sur un plan horizontal, plusieurs types d’intervenants, articulé par une coordination et un suivi de parcours de santé) est assez proche de ce qui, en action sociale et médico-sociale est appelé dispositif intégré. La deuxième signification dans le domaine de la santé (plateforme numérique ou téléphonique en e-santé) correspond à une approche qui n’est que très peu en place dans le secteur social et médico-social. La troisième signification (point d’entrée ou d’accès à des prestations) est davantage en place dans le secteur social et médico-social, se développe même. La quatrième signification (plateforme politique, de type programme) n’a pas sa place dans ce Cahier.
Néanmoins, est oublié une cinquième signification, « des plateformes d’appui » : équipes ou personnes ressources pouvant être sollicitées par des intervenants et structures de droit commun (école, etc.) pour leur apporter des conseils, compétences, interventions ciblées en appui de leurs propres interventions.
(1)
M.-A. Bloch, « PFS : essais de définitions comparées et positionnements », J.-R. Loubat, J.-P. Hardy, M.-A. Bloch, op. cit. 2016.