Pour certains enfants, un retour en famille n’est pas envisageable. Il revient alors au service départemental de l’aide sociale à l’enfance et à ses partenaires d’offrir à ces enfants les moyens d’une insertion sociale et professionnelle réussie une fois adulte.
Selon l’Observatoire national de la protection de l’enfance, au 31 décembre 2016, 20 600 jeunes majeurs bénéficient d’un suivi au titre de la protection de l’enfance (soit 8,7 % des 18-21 ans). L’Observatoire fait remarquer que ces prises en charge sont en baisse depuis 2013 (-6 %). Il serait intéressant de pouvoir contextualiser cette donnée pour savoir si cette baisse est corrélée à une évolution du nombre d’enfants sortant de l’aide sociale à l’enfance à l’âge de 18 ans, à un choix de certains départements de limiter voire d’arrêter de financer cet accompagnement, à une diminution de la durée des accompagnements, etc. (1). Le contenu des accompagnements proposés aux jeunes de 18 à 21 ans s’est par ailleurs transformé ces dernières années. Certains départements ont développé des partenariats avec d’autres dispositifs (fonds d’aide aux jeunes, bourses universitaires, foyers jeunes travailleurs, etc.) (cf. chapitre 4, section 3), d’autres poursuivent une diversification de l’offre d’accompagnement au sein même des services départementaux de l’aide sociale à l’enfance proposant par exemple des aides éducatives à domicile (AED) « jeunes majeurs ». Ces mesures administratives visent à offrir un soutien éducatif à des jeunes qui auraient par ailleurs une solution d’hébergement. Cette aide peut en effet permettre d’accompagner une fin de mesure de placement encourageant le jeune à trouver une juste place au sein de sa famille, de le suivre dans le début de sa vie active lorsqu’il a encore besoin d’un soutien éducatif, ou encore de l’appuyer dans la consolidation d’un projet professionnel.
Les développements suivants s’intéressent non seulement à l’évolution du droit de la protection de l’enfance, mais aussi à l’évolution des pratiques, et dans ce cadre, à l’articulation des différentes politiques publiques susceptibles d’être mobilisées. En effet, l’accompagnement des jeunes majeurs peut relever non seulement des politiques départementales d’aide et d’action sociales mais aussi de la lutte contre les exclusions, de l’insertion, de l’éducation nationale ou encore des actions menées en matière d’accès à la formation professionnelle et à l’université. Enfin, il est nécessaire d’articuler ces différentes politiques nationales en prenant en compte les spécificités de chaque territoire afin d’utiliser les ressources disponibles à bon escient et de construire, pour chaque jeune, une réponse adaptée à ses besoins.
(1)
ONPE, chiffres clés en protection de l’enfance portant sur l’année 2017, février 2019, consultable sur www.onpe.gouv.fr