« Réfléchir c’est difficile, c’est pourquoi la plupart des gens jugent », Carl G. Jung (1).
Face à une situation de violence, les personnes se sentent démunies, qu’elles soient directement impliquées ou seulement témoins. Elles ressentent souvent un sentiment indicible qui peut perturber et déstabiliser sur une période plus ou moins longue. Il est difficile d’envisager que dans sa sphère privée ou sur son lieu de travail une personne puisse subir des outrages à des degrés divers, que quelqu’un de sa connaissance puisse être à l’origine d’humiliations, de brutalités, de comportements de non-respect.
Malgré craintes et peurs, tout citoyen est tenu de prendre position face à une situation de violence ou de maltraitance. Et a fortiori le professionnel du soin et de l’accompagnement qui ne peut ignorer les politiques sociales et le cadre juridique de ses fonctions.
Il s’agit de réagir avec méthode dans le respect de la personne considérée comme victime, dans le respect de la personne incriminée, et dans le respect des lois et des règles du vivre ensemble.
La manière de s’impliquer a tout autant d’importance que la démarche : il faut faire vivre une « écologie relationnelle » (communication non violente [CNV[) :
- pour soi afin de se respecter : je ne suis ni juge, ni procureur, ni avocat ;
- pour la pérennité des liens et le respect du contexte de vie de chacun. Je veux rester à ma place et ne souhaite pas aggraver la situation, il faut donc :
- ne jamais se fier à son seul jugement,
- réagir avec diligence : la personne victime peut décompenser physiquement et psychologiquement, il nous faut la protéger. La personne à l’origine des faits de violence peut également décompenser physiquement et psychologiquement surtout si elle a agi de façon involontaire,
- être clairvoyant et perspicace dans ses observations,
- transmettre les faits avec tact, lucidité et discernement, avoir à l’esprit un objectif clair : ne dire et écrire que ce qui a été vu et entendu, en rester aux faits,
- mentionner éventuellement, de façon réfléchie, ses ressentis et sa compréhension de la situation.
(1)
Psychiatre (1875-1961).