Un professionnel épuisé, prévenu d’écarts dont il est à l’origine, sera très réactif à un rappel à l’ordre : se remobiliser, redire les procédures sera souvent suffisant mais il faut être vigilant car il pourrait culpabiliser longtemps certaines personnes étant très éloignées de la malveillance.
Pour d’autres, un repositionnement dans d’autres missions dans l’équipe sera une réponse si la charge de travail est trop lourde pour lui et le met en difficulté. Ce peut être aussi un moyen pour l’éloigner d’usagers ou de collègues violents.
Dès que des enjeux de pouvoir et d’emprise sont en jeu, tout se complique. Dans une équipe structurée, c’est la dynamique interne qui va contribuer à canaliser le lien distendu et permettre un nouvel équilibre, cela se construit naturellement. Dans une équipe fragilisée, les auteurs démasqués et ambigus trouveront toujours à rejouer leurs illusions, leurs enjeux de pouvoir, d’où l’importance du recrutement de personnes équilibrées et pertinentes dans leur fonctionnement et leur relationnel. La régulation est parfois très difficile, voire impossible lorsque les équipes sont trop fragilisées : flux tendu, clivages multiples avec des agents manipulateurs. Les directeurs ont alors besoin d’un soutien réel des agences régionales de santé (ARS), des conseils départementaux ou d’une autre instance à créer. Des directeurs sont dans l’impossibilité de sécuriser leur équipe et leurs usagers lorsque des personnels dysfonctionnants sont réhabilités malgré des sanctions disciplinaires ou des saisines judiciaires.
Tout doit être fait pour briser les mécanismes d’emprise et d’enfermement et organiser la liberté de parole.