Manifester de la colère est tout à fait contre-productif. La plupart du temps, les personnes qui génèrent des faits de violence le font par réaction défensive et n’ont pas forcément conscience qu’elles ont été violentes.
Le salarié non habitué à un fonctionnement violent peut le devenir simplement à cause d’un poste de travail mal défini, d’un trop gros cumul de tâches suite à l’absence d’un collègue, d’un manque d’écoute de la part de sa hiérarchie, d’un manque ressenti ou réel de reconnaissance, de difficultés personnelles... Méfions-nous des jugements lapidaires et catégoriques.
Il serait plus pertinent, dès que l’on a connaissance de dysfonctionnements, avant même de parler de violence, d’aller au-devant de la personne en cause et de lui dire notre inquiétude en lui présentant les faits de la manière la plus neutre possible. La technique de la reformulation permet d’être le reflet de l’autre et de clarifier ses intentions. On s’implique dans l’échange en s’assurant d’avoir bien compris son interlocuteur afin de dissiper d’éventuels malentendus pouvant être source de conflit. L’interlocuteur est rassuré car il ne se sent pas jugé mais écouté, et peut alors avoir l’opportunité de demander de l’aide.
Cette technique permet de désamorcer bon nombre de crises. Il est important de permettre à chaque interlocuteur d’être acteur de sa vie et de ne pas le mettre en dette affective. En s’entendant dire son fonctionnement, on se rend compte et on réalise.
En revanche, en ce qui concerne des violences répétées et observables, très souvent par plusieurs témoins, il convient d’en référer rapidement à sa hiérarchie sans chercher l’échange avec la personne à l’origine des faits, surtout si l’on ne s’en sent pas la capacité.