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Introduction

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Agir n’est pas aisé et nécessite réflexion et détermination. Il faut casser des cloisonnements, des silences assourdissants. Quand on réveille quelqu’un qui a envie de continuer à dormir, on suscite des râles et des plaintes. Quand on réveille des gens qui ne veulent pas voir ou entendre, on réveille des mécanismes primitifs de défense.
« Agir, c’est arracher à l’angoisse sa certitude », Jacques Lacan (1).
Face à un conflit dans lequel nous ne sommes pas directement impliqués, nous investissons un sentiment de malaise, de culpabilité : nous nous sentons parfois responsables d’avoir été là, de n’avoir rien dit, de n’avoir rien fait... Entrer dans l’action va nous aider à sortir de cette torpeur désagréable.
« Il vient une heure où protester ne suffit plus : après la philosophie, il faut l’action », Victor Hugo (2).
Protester dans sa tête devient douloureux à la longue.
Nous sommes partagés entre l’obligation de révéler ce que nous avons vu et entendu, et la crainte de nous être trompés. Le pire serait de « salir » une ou des personnes. Comment puis-je avoir la certitude de ne pas nuire à une personne ? En ne disant rien, la personne victime continue à subir. En ne disant rien, est-ce que je protège vraiment mon collègue ? Ou est-ce que je me protège moi ? Mon collègue n’aurait-il tout simplement pas besoin d’aide ?
« Avant de juger, il faut comprendre et quand on a compris, on n’a plus envie de juger », André Malraux (3). « Juger autrui, c’est se juger », William Shakespeare (4).
Il ne s’agit ni de condamner, ni d’arbitrer, ni de critiquer, ou de juger, mais d’informer sans parti pris. Quel rôle investissons-nous vraiment ? De quoi avons-nous peur ? Qu’allons-nous perdre en prenant position, et surtout si nous n’osons pas prendre position ? L’important est de privilégier la personne vulnérable, rappelons qu’aujourd’hui le défenseur d’alerte est protégé.
« Il est plus facile de professer en paroles un humanisme de bon aloi, que de rendre service à son voisin de palier », Henri Laborit (5).
Et si rendre service à l’autre à un moment donné nous imposait de prendre position sur des faits et d’arrêter toutes suppositions et interprétations. Jusqu’où avons-nous conscience de ce que ressentent les autres ?
« Le bon juge condamne le crime sans haïr le criminel », Sénèque (6).
Il ne s’agit pas de condamner, mais de remettre un cadre de protection pour l’individu qui subit et des limites à celui qui ne se voit pas ou plus agir.
« Nous jugeons les autres sur leurs actes, et nous-même sur nos intentions », Eugène Marbeau (7).
Il nous faut connaître nos limites pour envisager celles des autres. Qu’est-ce que je n’accepterais pas qu’on me fasse ? Nous ne pouvons pas définir seul le cadre de protection de la personne car nous pouvons nous tromper, seul un travail pluridisciplinaire permet de réduire les erreurs dans l’appréciation, l’analyse et les décisions à prendre.


(1)
Psychiatre (1901-1981).


(2)
Écrivain (1802-1855).


(3)
Écrivain (1901-1976).


(4)
Écrivain (1564-1616).


(5)
Philosophe, médecin (1914-1995).


(6)
Philosophe (vers 4 av. J.-C.-65 ap. J.-C.).


(7)
Ecrivain, philanthrope (1825-1909).

SECTION 2 - ENTRER DANS L’ACTION

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