La confusion règne dès que l’on parle d’autisme. Le concept est devenu polysémique sous l’appellation de troubles du spectre autistique (TSA) ne relevant pas moins de 10 formes répertoriées dans les nomenclatures qu’elles soient américaines ou européennes, dont l’ultime décrit un « autisme indéterminé », ce qui laisse le champ libre à n’importe quelle interprétation. Ce n’est pas le lieu ici de développer ces aspects (1). Nous nous limiterons à parler de l’autisme dit de Kanner d’une part et celui auquel Asperger a donné son nom d’autre part. Nous étudierons ensuite les personnes atteintes de trouble narcissique.
Les personnes autistes, quelle qu’en soit la forme souffrent d’un ensemble de difficultés relationnelles et personnelles. Vouloir à tout prix les amener à se comporter de façon conforme à la règle sociale participe d’une détermination illusoire de les rendre normaux via un artifice formel de leurs conduites. Les stratégies comportementales qui visent artificiellement à ne se préoccuper que de l’attitude manifeste pour la rendre bienséante à ce qui est estimé par l’entourage devoir être le lot commun, en occultant la dynamique individuelle sous-jacente, me paraissent très violentes à l’égard de ces personnes, risquant en retour de provoquer davantage encore d’agressions. D’autant, que « la dysharmonie invisible reste supérieure à l’apparence ». (2)
(1)
Je renvoie pour des développements conséquents à ce sujet, à mon ouvrage : Michel Brioul, Fonctionnements autistiques chez l’adulte, Chronique sociale, Lyon, 2012
(2)
En paraphrasant Héraclite, cité par Osho Rajneesh, L’harmonie invisible, Les Éditions du Gange, 1996