La grande précarité en France touche plus souvent les jeunes adultes, les personnes seules, les familles monoparentales et les immigrés. En 2012, 2,3 millions de personnes (3,7 % de la population) sont pauvres et ont un niveau de vie inférieur à 660 € mensuels, et la moitié vivent avec moins de 520 € mensuels. Cette pauvreté extrême se concentre dans les grandes unités urbaines (1). Et elle s’est accentuée progressivement depuis la crise de 2008-2009 et l’aggravation du chômage.
C’est pour faire face à cette pauvreté que les acteurs de terrain agissent, depuis de nombreuses années, auprès de ces personnes. Les pouvoirs publics ont également pris conscience de la situation. En 1998, un dispositif de veille sociale est ainsi affirmé par la loi d’orientation relative à la lutte contre les exclusions du 29 juillet 1998. Il vise à informer et orienter les personnes connaissant de graves difficultés sociales afin de trouver une solution, et en priorité un lieu d’hébergement. Ce dispositif s’appuie sur une plate-forme téléphonique – le 115 – mais également sur la mise en place d’équipes mobiles et d’accueils de jour.
Des services intégrés d’accueil et d’orientation (SIAO) sont également chargés de coordonner, dans chaque département, l’ensemble des accueils de jour, des services d’accueil et d’orientation (SAO), des équipes mobiles et des 115, ainsi que d’attribuer toutes les places d’hébergement d’urgence pour les personnes sans abri ou risquant de l’être. Leurs missions, d’abord définies par une circulaire de 2010, ont été légalisées par la loi du 24 mars 2014 pour l’accès au logement et un urbanisme rénové dite « ALUR ».
Pour faciliter la connaissance des besoins dans ce domaine, des outils de planification et de diagnostic ont été mis en place. Enfin, conscients que les périodes hivernales sont critiques pour les personnes démunies, les pouvoirs publics programment régulièrement des moyens renforcés.
(1)
Arnold C., « Quelles sont les personnes vivant avec moins de 660 euros par mois ? », DREES, Minima sociaux et prestations sociales, édition 2015, p. 19.