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Les actions vers des publics en difficulté

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Les CAF agissent et accompagnent les publics en difficulté, conformément aux objectifs définis par la convention d’objectifs et de gestion.
Ces actions complètent ou concrétisent des mesures prévues dans le cadre du plan de lutte contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale, ou bien encore dans la loi relative à l’égalité réelle entre les femmes et les hommes du 4 août 2014.
S’ajoutent des aides financières individuelles qui peuvent aussi être attribuées à des familles en difficulté, sur critères sociaux ou à titre de secours.


A. LA PROBLÉMATIQUE DE L’ACCÈS AUX DROITS ET DU NON-RECOURS AUX PRESTATIONS

[Circulaire CNAF n° 2014-018 du 30 avril 2014]
La CNAF conduit une réflexion et mène des actions pour que des personnes qui ont droit aux prestations exercent effectivement ce droit.
La simplification des démarches est un point crucial pour lutter contre la pauvreté et différentes inégalités sociales.


I. Améliorer l’accès aux droits et simplifier les démarches

[Circulaire CNAF n° 2014-018 du 30 avril 2014 ; convention d’objectifs et de gestion 2013-2017]
L’implication de tous les acteurs sociaux est sollicitée pour relayer le plan contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale qui met en avant une situation qui devient un enjeu de politique publique : les cas de non-recours aux droits et prestations.
La COG prévoit l’élaboration d’indicateurs de non-recours aux droits ainsi que la mise en œuvre d’actions d’information et de recherche active des droits des usagers, au moyen d’une coopération avec les autres organismes (CCAS, associations...).
La CNAF a instauré au cours de l’année 2014 des « rendez-vous des droits » en vue d’étudier l’ensemble des aides au titre des dispositifs gérés par la branche famille et, dans un cadre partenarial, d’informer et orienter au titre des dispositifs gérés par d’autres opérateurs, comme le fonds de solidarité logement, l’assurance maladie (pour la couverture maladie universelle complémentaire et l’aide à l’acquisition d’une complémentaire santé), l’allocation de solidarité spécifique, les tarifs sociaux gaz et électricité.
Ces rendez-vous seront réalisés dans le cadre de l’entretien individuel associé à l’instruction d’une demande de RSA ou des parcours spécifiques, ou encore à la demande de l’allocataire ou d’un travailleur social.
L’objectif est d’atteindre 100 000 rendez-vous des droits au 31 décembre 2014 (1).


II. Des parcours spécifiques

Des parcours spécifiques vont être mis en œuvre progressivement par les CAF, en matière de logement, d’insertion sociale et de soutien à la parentalité.
En matière de logement, le parcours se mettra en place en cas d’impayé ou de signalement de logement indécent. Le parcours insertion sociale sera proposé aux familles monoparentales avec de jeunes enfants, titulaires du RSA majoré (en partenariat avec le conseil général), et aux bénéficiaires du complément de libre choix d’activité qui étaient inactifs avant leur entrée dans le droit et qui n’ont donc pas de garantie à la fin du droit.
Un parcours visant les familles ayant un enfant porteur de handicap sera également mis en œuvre en 2017 et proposera des interventions allant de l’instruction du dossier à la prestation et au conseil expert. En passant par l’orientation vers les équipements et les services d’aide aux familles. Ce rôle sera sans doute à articuler avec la mission d’information et de coordination, qui incombe, en principe, aux maisons départementales des personnes handicapées. L’engorgement de ces maisons a une nouvelle fois été souligné (2).
En outre, un mécanisme de renforcement des garanties contre les impayés de pension est expérimenté. Il concerne des départements dont la liste est fixée par arrêté et il est mis en œuvre par les CAF (loi n° 2014-873 du 4 août 2014, art. 27, décret à paraître, cf. supra, chapitre 5).


B. LES AIDES FINANCIÈRES INDIVIDUELLES

[Circulaire CNAF n° 2014-006 du 29 janvier 2014]
Les aides financières individuelles (AFI) visent des familles confrontées à des événements ou à des difficultés fragilisant la vie familiale.
La CNAF définit les orientations nationales des aides financières individuelles, lesquelles constituent pour la CNAF un cadre de référence à partir duquel il appartient à chaque CAF de définir son offre de services.


I. Les objectifs et le périmètre des aides

Les aides financières individuelles visent à améliorer les conditions de vie des familles confrontées à des événements difficiles, qu’ils soient durables ou passagers. En ce sens, elles constituent une « modalité d’intervention au service d’un projet individuel ou collectif, personnel ou familial ».
En pratique, chaque CAF doit définir, dans son règlement intérieur d’action sociale, les conditions d’attribution et les montants des aides financières.
Dans tous les cas, précise la CNAF dans sa circulaire du 29 janvier 2014, « les AFI n’ont pas vocation à solvabiliser de manière systématique et pérenne les familles ». Elles peuvent être versées directement aux familles allocataires ou, pour le compte de ces dernières, à des organismes tiers.
Dans un souci d’harmonisation, la CNAF définit un socle national des domaines d’intervention des AFI (soutien à la parentalité, logement et insertion sociale), en cohérence avec le socle national de travail social.
Les aides doivent donc être relatives aux temps libres, à la scolarité et aux études des enfants, au logement et à l’accompagnement des familles.


II. Les bénéficiaires

Sont éligibles aux AFI les allocataires assumant la charge d’au moins un enfant et percevant une ou plusieurs prestations familiales, l’aide personnalisée au logement ou le revenu de solidarité active.
Toutefois, les CAF peuvent aussi octroyer ces aides aux parents non allocataires et/ou non gardiens (notamment dans le cadre d’une séparation et du dispositif de résidence alternée sans partage des allocations familiales) et aux parents non allocataires assumant la charge d’un seul enfant âgé de moins de 18 ans, relevant du régime général de la sécurité sociale ou assimilé.


III. La définition des aides

Quel que soit le domaine d’intervention, les AFI peuvent recouvrir trois formes : les « aides sur projet », les « aides sur critères » et les « aides d’urgence » ou « secours ».
▸ les « aides sur projet » consistent à soutenir un projet développé par la famille, favorisé par la mise en œuvre d’un accompagnement social prenant appui sur un diagnostic de la situation globale de la famille réalisé par un professionnel de l’intervention sociale de la CAF. Ce projet doit rechercher l’autonomie de la famille sur le long terme et lui permettre d’être impliquée dans les décisions qui la concernent. Les aides financières individuelles peuvent compléter des aides légales et d’autres dispositifs d’action sociale en soutien de la famille. Pour la CNAF, le versement en tiers payant doit, dans la mesure du possible et en concertation avec la famille, être privilégié car il « peut constituer un facteur de réussite du projet d’accompagnement ». L’octroi de ces aides doit être formalisé par un contrat écrit ou oral entre le bénéficiaire et la personne qui l’accompagne ;
▸ les « aides sur critères » sont attribuées sur la base de critères d’ordre sociofinancier (quotient familial, situation socioprofessionnelle, reste à vivre...) prédéfinis par les CAF, mais elles ne sont pas conditionnées à l’élaboration d’un diagnostic de la situation globale de la famille. Elles peuvent être mobilisées en faveur des familles confrontées à des freins, notamment d’ordre financier, au titre de la réalisation de leurs projets initiés de manière autonome mais ne nécessitant pas d’accompagnement individualisé. Concrètement, il peut s’agir d’aides au temps libre (aides aux vacances, aides aux loisirs...), d’aides en accompagnement des événements de la vie familiale (décès, naissance multiple...) et d’aides aux étudiants. Les AFI sont donc ici une réponse à des difficultés ponctuelles. A cet égard, les aides sur critères doivent être attribuées dans des délais relativement courts et, dans un souci de lisibilité pour l’allocataire, en application de critères relativement simples. Le paiement en tiers payant doit, sous réserve de l’adhésion de la famille, être privilégié ;
▸ les « aides d’urgence », ou « secours », sont octroyées, après évaluation sociale, aux familles confrontées à des difficultés financières à caractère exceptionnel et momentané, liées à des besoins vitaux. Ces aides sont versées directement à la famille.


IV. Les modalités de mise en œuvre

Au regard du socle national des AFI, les CAF doivent mettre en conformité leur règlement intérieur d’action sociale ainsi que définir leur propre offre locale en fonction de la spécificité des besoins des familles et des territoires.
Les AFI doivent être mobilisées dans le respect du périmètre d’intervention de chaque partenaire (conseils généraux, organismes de sécurité sociale...). Une démarche de partenariat et de coordination doit donc être mise en place par chaque caisse d’allocations familiales. La CNAF suggère ainsi à son réseau de constituer des « commissions à dimension technique » pour faciliter la coordination entre l’ensemble des acteurs distributeurs d’aides et la mobilisation optimale des interventions dans les situations complexes. Un travail qui devrait être favorisé par l’élaboration des CTG qui renforcent désormais la territorialisation des politiques familiales et sociales (cf. supra, section 1, § 2).


C. LES VICTIMES DE VIOLENCES CONJUGALES

[Loi n° 2014-873 du 4 août 2014, articles 27, 32 et suivants et 77, JO du 5-08-14 ; lettre réseau CNAF n° 2014-054 du 9 avril 2014]
La loi pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes du 4 août 2014 ne comporte pas seulement des dispositions destinées à améliorer la prise en charge par les CAF des impayés de pensions (cf. supra, chapitre 5).
Elle prévoit aussi de renforcer la protection des victimes de violences conjugales. La CNAF a d’ores et déjà donné des instructions permettant d’assurer prioritairement une sécurité financière à ces victimes.
Tout en soulignant les difficultés à identifier le public concerné, la CNAF donne des directives pour que :
  • les droits aux prestations légales soient révisés prioritairement et selon les règles en vigueur sur les dates d’effet (cf. supra, chapitre 5) ;
  • l’orientation vers les organismes spécialisés s’effectuent rapidement ;
  • l’accompagnement social prenant la forme d’une offre de service de travail social (au titre de l’ouverture du RSA majoré ou d’une déclaration de séparation) soit mis en place.
Concernant plus spécifiquement les parents isolés, les CAF mènent des actions ciblées et développent un parcours d’insertion sociale en direction des personnes en situation de précarité (circulaire CNAF n° 2014-54 du 9 avril 2014) (3).


(A noter)

Dans le cadre du dispositif relatif au RSA, l’accompagnement social doit aider la personne à lever des obstacles tels que le logement, la garde d’enfants, la santé. Une aide financière pour le retour à l’emploi peut, le cas échéant, être mobilisée (CASF, art. L. 262-30) (4).


L’accompagnement des familles

Les acteurs sociaux, incluant les CAF, sont sollicités dans le cadre du plan de lutte contre la radicalisation violente et les filières terroristes présenté par le ministre de l’Intérieur le 23 avril 2014.
Parallèlement aux actions mises en place en direction des jeunes, afin de les sortir du processus de radicalisation en utilisant les chantiers et séjours éducatifs ou les parcours citoyens, le ministre souhaite que les réseaux d’écoute, d’appui et d’accompagnement des parents, notamment portés par les CAF, interviennent à l’appui des familles. Ces actions s’inscriront dans le cadre de la politique de soutien à la parentalité.
[Instruction du 29 avril 2014, NOR : INTK1400276C et ins-truction du 5 mai 2014, NOR : INTK1400256J, disponibles sur www.circulaires.gouv.fr]


(1)
Lors de sa conférence de presse de rentrée, le 9 septembre 2014, la CNAF a indiqué que 68 000 rendez-vous des droits avaient d'ores et déjà eu lieu. Ils ont été mis en œuvre par 55 caisses d'allocations familiales sur 102, l'objectif étant, pour l'institution, de généraliser l'accueil sur rendez-vous dans l'ensemble des CAF au plus tard le 1er juin 2015.


(2)
Cf. les propositions de l’Association des directeurs de MDPH du 2 juin 2014 pour simplifier les procédures (ASH n° 2863 du 6 juin 2014, p. 17), et les conclusions de la mission Piveteau, « Zéro sans solution : le devoir collectif de permettre un parcours de vie sans rupture, pour les personnes en situation de handicap et pour leurs proches », 10 juin 2014.


(3)
A ce sujet, se reporter aux fiches thématiques nos 7 et 9 de la convention d’objectifs et de gestion 2013-2017.


(4)
Cf. « Le revenu de solidarité active », Les Numéros juridiques ASH, 2e édition, septembre 2011.

SECTION 2 - LES DOMAINES D’INTERVENTION

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