Dans les échanges de la vie courante, les banques se révèlent être un intermédiaire indispensable, essentiellement parce qu’elles fournissent des moyens et des facilités de paiement devenus incontournables dans l’interaction entre individus. C’est ce qu’on appelle la financiarisation des rapports sociaux. L’exclusion bancaire, c’est-à-dire les restrictions tant dans l’accès que dans l’usage des services bancaires, devient dès lors très rapidement un facteur d’exclusion sociale, et vice versa. Comme le rappelle l’Agence nouvelle des solidarités actives (1), « au-delà même de la bancarisation et de la financiarisation de la société, c’est plus spécifiquement l’accès au crédit qui est devenu un vecteur de réalisation sociale ». Les revenus réguliers (salaires, aides, etc.) permettent généralement de financer les dépenses de consommation courante mais pour certaines dépenses plus onéreuses et/ou imprévisibles, il est parfois indispensable de recourir au crédit.
Ainsi, il est nécessaire que le crédit reste accessible à tous. Cependant, sa distribution doit être encadrée. En effet, l’octroi d’un crédit doit être inévitablement corrélé à une capacité effective de remboursement pour ne pas aggraver les difficultés des personnes visées et conduire à des situations de surendettement. « Si l’accès au crédit doit être garanti pour tous, l’adaptation de ses modalités aux situations des personnes est une nécessité et la vigilance dans sa distribution un devoir », estime l’Agence nouvelle des solidarités actives. D’où la mise en place, ces dernières années, de moyens d’accès particuliers pour des publics spécifiques éloignés du crédit. Les développements ci-dessous sont consacrés à deux dispositifs qui concernent pour l’un les personnes malades avec la convention s’Assurer et emprunter avec un risque aggravé de santé (AERAS) et pour l’autre, les personnes en difficulté financière et sociale avec le microcrédit personnel.
(1)
Agence nouvelle des solidarités actives, « Microcrédit social, diagnostic et perspectives de développement », Etude commandée par la Caisse des dépôts et consignations, mars 2008.