Bien qu’elle soit dans le sillage de la médiation familiale, la médiation familiale internationale s’en distingue par « les caractères de binationalité et de résidence dans des Etats différents des parents au moment de la démarche de médiation, et la perspective avérée ou non du déplacement transfrontière illicite de l’enfant », constate Agnès van Kote.
La définition de la médiation familiale internationale s’inspire donc de celle de la médiation familiale, tout en tenant compte de ces différences. Danièle Ganancia propose, dès lors, la définition suivante : « Un processus par lequel un tiers impartial et qualifié aide des couples en situation de rupture ou de séparation, vivant dans deux Etats différents, à rétablir une communication et à trouver par eux-mêmes des accords tenant compte des besoins de chacun et particulièrement ceux des enfants, dans un esprit de coresponsabilité parentale » (1).
Selon Danièle Ganancia, sept spécificités caractérisent la médiation familiale internationale :
- l’éloignement géographique. A cet égard, les deux parents vivent dans deux Etats différents, même s’ils peuvent être de même nationalité ;
- la violence psychologique et les rapports de force ;
- l’enfant écartelé ;
- la dualité des systèmes juridiques ;
- la dualité des cultures ;
- les pressions extérieures ;
- le temps.
Elle les résume ainsi : « Ces conflits sont d’une résolution particulièrement difficile : le conflit d’origine du couple est exacerbé par la distance géographique, la différence des cultures et des systèmes juridiques des Etats. Chaque parent recourt à la justice de son pays, des décisions souvent totalement opposées sont rendues dans les deux Etats et chaque parent se prévaut des décisions rendues en sa faveur. A l’incommunicabilité s’ajoute la violence psychologique exercée par le parent en position de force parce qu’il s’est “approprié” l’enfant » (2).
(1)
Ganancia D., préc.