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LES ACTEURS DES SOINS

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Le sujet de la délinquance sexuelle ne fait pas l’unanimité chez les acteurs du soin. Certains estiment que l’entrée de ce problème de société dans le champ clinique alimente l’amalgame entre délinquance et maladie mentale, instrumentalise la psychiatrie à des fins de paix sociale, psychiatrise les troubles du comportement ou transfère la responsabilité de la justice à la psychiatrie. C’est pourquoi des soignants, déjà bien occupés dans les soins de psychiatrie traditionnelle, refusent de s’aventurer dans les soins aux auteurs d’infractions sexuelles, d’autant qu’ils se sentent incompétents (en termes de formation) et craignent que leur responsabilité soit engagée en cas de récidive.
Par ailleurs, les professionnels acceptant de délivrer des soins à ce public ne sont pas toujours d’accord dans leur approche clinique ou thérapeutique, en raison de théories différentes et du polymorphisme clinique présenté par les AIS (cf. supra, chapitre II, section 2).
Sauf exception, les patients, AIS ou non, ont le libre choix de leurs soignants (cf. infra, section 2, § 2). Sur le terrain, il s’agit des mêmes acteurs de soins pour les AIS que pour les patients traditionnellement suivis en psychiatrie. Et il s’agit des mêmes acteurs, que l’AIS soit soumis à une obligation ou à une injonction de soins, ou bien qu’il soit en demande spontanée de soins. Seule exception, le médecin coordonnateur qui n’apparaît que dans l’injonction de soins mais n’est toutefois pas considéré comme un soignant. Les rôles des médecins, experts et coordonnateurs ainsi que ceux des médecins et psychologues traitants ont déjà été décrits (cf. supra chapitre IV, section 1, § 5, C). Notons toutefois que dans l’injonction de soins les trois missions médicales sont exclusives l’une de l’autre, ce qui veut dire qu’un auteur d’infractions sexuelles en injonction de soins est à lui seul concerné par trois médecins distincts.
Les lois ne parlent que des médecins (experts, coordonnateurs, traitants) et des psychologues traitants, mais il existe d’autres soignants qui s’impliquent sur le terrain, surtout dans les services hospitaliers et les services de soins en milieu pénitentiaire. Les équipes de psychiatrie sont en effet composées de divers professionnels (infirmiers, psychomotriciens, ergothérapeutes, etc.) habitués à travailler ensemble. Cela apporte une richesse dans ces prises en charge difficiles, ne serait-ce que par un travail réfléchi en équipe. Cependant, la justice, en se référant aux textes de l’injonction de soins, n’accepte en général que les attestations de suivi émanant du médecin ou du psychologue traitant.
Enfin, les « psychothérapeutes » sont les professionnels qui soignent par psychothérapie, quel qu’en soit le type (cf. infra, section 3, § 2, A). Il peut s’agir de psychiatres, de psychologues cliniciens mais aussi de psychothérapeutes issus d’autres formations ; un récent décret précise les qualifications requises pour obtenir le titre de « psychothérapeute » .

SECTION 1 - L’ORGANISATION DES SOINS

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