Futur Institut Institut national du travail social
Les conclusions d’une mission concernant l’Institut national du travail social sont attendues pour septembre. La préfiguration de ce nouvel organe - dont la mise en place avait été annoncée en décembre 2023 lors de la remise du livre blanc au gouvernement - est en cours depuis mai dernier. Il vise à pallier le manque d’attractivité des métiers en les valorisant et en améliorant les conditions de travail. Cela passera par de la formation, du soutien à la recherche et des échanges entre professionnels.
Améliorer la reconnaissance des métiers
Cette question est soulevée dans les dix propositions phares du Gepso (Groupe national des établissements publics sociaux et médico-sociaux) qui demandait cet été à « promouvoir les métiers du travail social au sein de la société ». Deux propositions de loi allant en ce sens sont en cours de lecture au Parlement : la première vise à revaloriser les métiers du travail social (Sénat, première lecture en avril), la seconde vise à reconnaître ceux de la médiation sociale (Assemblée nationale, première lecture en janvier)
Revalorisation des salaires
La reconnaissance professionnelle passe aussi par des revalorisations salariales. Le Gepso, entre autres, demande d’augmenter les moyens humains et financiers, mais aussi d’instaurer le Ségur pour tous les professionnels des établissements publics sociaux et médico-sociaux. Dans un arrêté du 25 juin, la branche associative sanitaire, sociale et médico-sociale (Bass) a obtenu la généralisation de la prime Ségur (238 euros brut par mois).
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Même si la fonction publique hospitalière en est encore exclue. Les auteurs du livre blanc préconisent d’indexer le financement public en matière de rémunération, dans l’optique de revaloriser les salaires. Ils parlent aussi d’un cadre conventionnel plus équitable entre les établissements publics et privés. Une convention collective unique et étendue (CCUE) est en cours de construction dans un but d’uniformité des rémunérations et des conditions de travail.
Attirer de nouvelles recrues
En février dernier, l’Union nationale des associations de parents, de personnes handicapées mentales et de leurs amis (Unapei) dévoilait, via un sondage, que moins de la moitié des Français souhaitent travailler dans le médico-social. Pourtant, d’après l'association, 150 000 postes sont à pourvoir dans le secteur d’ici 2025.
Dans le livre blanc, le constat porte sur le vieillissement des professionnels et le besoin d’attirer des travailleurs sociaux plus jeunes. Il est préconisé de diffuser une information accessible sur les parcours possibles, mais aussi de rendre la formation plus attractive. Plusieurs diplômes du travail social font d’ailleurs l’objet de réformes avec plusieurs décrets et arrêtés parus en juin et juillet qui sont entrés en vigueur au 1er septembre. Le livre blanc met aussi l’accent sur la facilitation des parcours de reconversion vers le social.
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Au cœur des métiers
Les auteurs du livre blanc préconisent de séparer l’accès aux droits de l’accompagnement, afin que les travailleurs sociaux puissent se concentrer sur le second point. L’objectif est de « réorganiser les tâches administratives et donner aux travailleuses sociales plus d’espace à leurs initiatives et du temps pour exercer leur cœur de métier auprès des personnes. » A l’issue d’un échange avec le Premier ministre, Gabriel Attal, en mai dernier, la Fédération des services à la personne et de proximité notait aussi la nécessité d’agir pour que « l’hyper-administration des services » ne prenne pas tout le temps des professionnels, au détriment de leur cœur de métier.
L’organisation du travail
Management, implication et pouvoir d’action des personnes accompagnées, développement d’approches plus collectives… Le rapport Woerth sur la décentralisation - remis en mai au président de la République - propose de créer un établissement public local qui s’appelerait « service départemental des solidarités ». Il aurait pour mission d’assurer le financement de la protection de l’enfance, l’autonomie et l’insertion, avec un pilotage national et une coordination des services départementaux. L’unité nationale des centres communaux d’action sociale (Unccas) craint que cette « potentielle fusion d’entités » rende « plus complexes encore la lisibilité des services publics ».
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Transitions numérique et environnementale
Les secteurs social et médico-social poursuivent leur transition numérique par le biais du programme ESMS numérique. L’objectif est de moderniser les outils dans les établissements. Le programme « Care, cybersécurité, accélération et résilience des établissements » est également en cours avec un plan d’action jusqu’en 2027. Du côté de la transition écologique, l’Igas a publié un rapport (5 juillet) sur le Ségur de l’investissement et a fait des préconisations sur les performances énergétiques des bâtiments des établissements sanitaires et médico-sociaux.
>>> Retrouvez ici l'intégralité les autres épisodes de notre série consacrée aux dossiers chauds de la rentrée :
Champ social : les sujets à suivre en protection de l'enfance (1/5)
Champ social : les sujets à suivre en protection de l'enfance (2/5)
Rentrée : les sujets à suivre dans le champ du handicap et du grand âge (3/5)
Rentrée : les dossiers à suivre dans le champ de l’insertion et de la précarité (4/5)