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FAS : De plus en plus de femmes à la rue

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Entre 2022 et 2024, l'augmentation du nombre de femmes avec enfants à la rue s'élève à 31,5 %.

Crédit photo Maëva Destombes / Hans Lucas / AFP
L’étude de la Fédération des acteurs de la solidarité sur les conditions d’accueil des publics féminins en errance confirme une nouvelle fois le manque de moyens et l'obligation pour les travailleurs sociaux de se prêter à un "tri" des plus vulnérables. 

Dans une enquête publiée le 25 novembre, la Fédération des acteurs de la solidarité (Fas) s’intéresse aux conditions et aux modes d’accès à l’hébergement des femmes à la rue. Appuyés sur des données recensées auprès de 63 SIAO [Services intégrés d’accueil et d’orientation], les résultats soulignent une augmentation de 26 % des demandes féminines depuis 2020. Dont une part significative de demandes non pourvues.

« 50 % des SIAO répondants déclarent devoir limiter dans le temps les prises en charge, et opérer des rotations sur les places d’hébergement en raison d’un manque de places suffisantes pour répondre aux demandes en constante augmentation », détaille le document.

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+ 31,5 de femmes seules avec enfants en deux ans

L'étude de la Fas souligne trois constats principaux issus des Baromètres des enfants à la rue, publiés en été 2022 et 2024.

• 1 personne en famille sur 3 appartient à une famille monoparentale dont la cheffe de famille est une femme, ce qui correspond à une hausse de 31,5% en deux ans.

• 1 personne isolée sur 4 est une femme. Un effectif multiplié par 1,7 sur les deux années.

• Près de 3 femmes sur 4 ont déclaré avoir dormi à la rue la veille de leur demande.

• Au moins 879 personnes dont le ménage est une femme seule avec enfant et 354 femmes seules ont dormi à la rue le 19 août 2024.

Un accueil limité

L’engorgement et le manque de moyens obligent les structures à faire des choix parfois difficiles :

  • 50 % des SIAO répondants déclarent devoir limiter dans le temps les prises en charge, et opérer des rotations sur le contingent d’hébergements en raison d’un manque de places suffisantes pour répondre aux demandes en constante augmentation.
  • 89 % ont mis en place des critères de priorisation des vulnérabilités déclarées par les personnes en demande, faute de places disponibles suffisantes. Parmi eux, 66 % déclarent prioriser les femmes enceintes à partir du 6ème mois de grossesse.

Une situation qui ne leur permet pas toujours de prendre en compte les spécificités du public féminin : 87% des structures ont mis en place un schéma spécifique d’orientation pour les femmes victimes de violence, en partenariat avec les associations spécialisées présentes sur leurs territoires.

Bien que le cumul de critères de vulnérabilité puisse intervenir, les femmes victimes de violences sont considérées comme prioritaires. Viennent ensuite les jeunes mères sortant de maternité, les parents isolés puis les couples avec enfants.

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Le cas particulier des femmes enceintes

Par ailleurs, sur l’ensemble du territoire, seules 1 500 places d’hébergement d’urgence sont adaptées aux femmes enceintes. La moitié des SIAO les orientent vers les conseils départementaux, garants de leur prise en charge.

33 services déclarent une durée d’hébergement limitée. Si les femmes victimes de violence peuvent être hébergées plus de 6 mois ou réorientées vers des places stables, les femmes enceintes sont accueillis entre deux et six mois. « 10 SIAO ont déclaré instaurer une rotation des ménages après 1 à 2 semaines d’hébergement, sans possibilité de réorienter vers d’autres dispositifs faute de places disponibles en raison d’une saturation du parc d’hébergement, y compris donc pour les femmes isolées ou des familles monoparentales », note la Fas.

Pas de critères pour l’insertion

Par ailleurs, 72 % des SIAO ne retiennent pas de critères de priorité pour les attributions de places en hébergement d’insertion. « Dans le cadre des missions et compétences attribuées aux SIAO, les modalités des orientations vers l’hébergement d’insertion s’organisent autour de la notion d’orientation (non pas de l’urgence comme c’est le cas pour l’hébergement d’urgence) adaptée et après la réalisation d’une évaluation de la situation de la personne concernée par un travailleur social », soulignent les auteurs du rapport. En clair, les SIAO évaluent le niveau de vulnérabilité des personnes et leur propose des solutions adaptés à leurs besoins.

> A lire aussi : 30 ans d’Alerte : repenser les politiques publiques pour éradiquer la pauvreté

Dans ce contexte, la Fas formule une dizaine de recommandations. Parmi elles :

  • La poursuite de l’augmentation du nombre de places d’hébergement dédiées aux femmes victimes de violences et à leurs enfants co-victimes en commençant par la création de 2 000 places en 2025 ;
  • La revalorisation du financement des places créées en 2020 suite au Grenelle des violences conjugales ;
  • Le renforcement de l’offre d’hébergement dédiée aux femmes enceintes ou sortant de maternité par la création de 1 000 nouvelles places ;
  • L’engagement d’une réelle programmation pluriannuelle de la rue au logement, visant à sortir véritablement de l’urgence d’une gestion au thermomètre de la précarité.

>> Découvrir l’intégralité de l’enquête de la Fas « Femmes et sans-abrisme, quelles réalités ? »

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