Dans les Ehpad dotés d’une unité protégée, le regard des résidents à l’égard de leurs pairs atteints de troubles cognitifs est bien trop souvent le même : les malades d’Alzheimer et de démences apparentées sont désignés comme « fous », l’unité protégée étant considérée comme un asile psychiatrique. La peur de la maladie, l’effet « miroir » de ce que la personne âgée peut devenir, l’ignorance de ce qu’est une unité protégée et de ce qu’il s’y passe sont autant de raisons qui expliquent ce phénomène de rejet. Il s’agit en premier lieu de prendre le temps d’informer les résidents sur la maladie elle-même. Cela peut se faire de façon individuelle, informelle ou bien constituer la thématique d’un atelier discussion. L’implication de la psychologue ou du médecin coordinateur est souhaitable. On emploiera un vocabulaire adapté et compréhensible par chacun en expliquant la nécessité pour les malades d’être non pas « enfermés » mais bel et bien protégés au sein d’un espace sécurisé. Lorsque les troubles cognitifs s’intensifient et que l’accompagnement en Ehpad n’est plus adapté, décision est prise de son transfert au sein de l’unité protégée. Cependant, qu’en est-il pour les autres personnes qui fréquentaient ce malade au quotidien ? Il me semble que chaque professionnel devrait se poser ces questions et en débattre lors de la réunion préalable au transfert. C’est l’occasion de déterminer comment informer les résidents proches du malade en amont de son déménagement, afin de les préparer psychologiquement et de répondre à leurs questionnements.
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Démystifier la maladie
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