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ADMR : le domicile, « grand oublié » du budget 2025

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A quelques jours des Assises nationales de l’aide à domicile (le 19 novembre à Paris), le principal réseau national associatif de service à la personne s’inquiète du manque de considération pour l’intervention hors établissements dans le PLFSS 2025. L’ADMR tient à réaffirmer l’importance de donner les moyens au « virage domiciliaire ». Thierry d’Aboville, secrétaire général, et Jérôme Perrin, directeur qualité et développement, détaillent les principaux enjeux d’un secteur malmené par les bas salaires.
Comment réagissez-vous aux annonces budgétaires ?

Thierry d’Aboville : Elles sont décevantes, d’autant qu’il n’y aucune nouvelle mesure : les 100 millions annoncés ne sont jamais qu’un recyclage du PLFSS 2024. Nous avons pourtant un problème récurrent d’équilibre financier et d’attractivité. Aujourd’hui, 20 % des plans d’aides ne sont pas réalisés par manque de personnel. L’inflation a mis un coup d’arrêt au fameux « avenant 43 », qui a redonné une perspective aux salariés. Ce tassement des revenus a généré beaucoup de déception. Nous avons le sentiment que le domicile a été oublié.

Jérôme Perrin : Le système est à bout de souffle. Nous risquons d’arriver à une aide à domicile à deux vitesses : ceux qui pourront se payer les plans d’aide, avec des restes à charge très importants, et les autres. L’ADMR intervient surtout auprès de personnes en milieu rural, sans beaucoup de moyens… Que va-t-il leur arriver ? Seront-ils obligés d’aller en établissement ?

Qu’attendez-vous comme mesures fortes ?

T. d’A. : Nous avons besoin d’une grande loi de programmation. Une vision. Que nous puissions anticiper le virage domiciliaire de manière opérationnelle. Et puis nous attendons des actions en faveur des bas salaires. Avec l’avenant 43, nous étions à peu près au Smic plus 10 %, alors qu’aujourd’hui on réembauche au Smic… Et ces personnes vont rester plusieurs années sans augmentation. Il faut leur donner une possibilité de progression. Enfin, il est nécessaire de remettre à plat le système de financement, plus personne n’y comprend rien. On réclame de sortir de la tarification horaire et d’aller vers des dotations globales.

J. P. : C’est une question d’efficience des moyens attribués. Prenons l’exemple de la dotation qualité : je suis d’accord sur le concept, mais on en a fait dans certains départements une véritable usine à gaz. Les choses doivent être plus simples.

Quelle tonalité auront ces assises ?

T. d’A. : Ce sera l’occasion de dire au ministre des Solidarités, Paul Christophe, que nous allons droit dans le mur et que notre société ne sera bientôt plus capable de s’occuper de ses aînés et de ses personnes fragiles.

J.P. : Il faut éviter l’entre-soi. Ce qui est intéressant, ce sont les remontées du terrain : quelles organisations du travail ? quelle mobilité ? comment se déroule la réforme des services autonomie ? quelles sont les expérimentations qui peuvent se faire dans certains départements sur une nouvelle forme de tarification ?…

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