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Vacances pour tous ou seulement pour certains ?

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Si les congés représentent une bouffée d’oxygène pour tous ceux qui ont les moyens de partir, les obstacles sont nombreux lorsqu’il s’agit de personnes vivant dans le huis clos des établissements.

Partir en vacances reste un réel marqueur d’inégalités sociales. Si le taux s’élève à 76 % pour les plus aisés, contre seulement 42 % pour les plus modestes (étude du Crédoc, données janvier 2024), ce temps de coupure dépend aussi de la situation de dépendance ou non à l’égard d’un établissement. Combien de personnes vivant dans une structure sociale ou médico-sociale profitent d’une escapade, d’un déplacement, d’une déconnexion loin de la lourdeur de l’institution collective ? Aucun chiffre précis ne le révèle. Le secteur a beau s’être progressivement structuré et mis en ordre de marche – proposant aux résidents plusieurs options –, quelle est concrètement leur marge de manœuvre ? Partir avec les autres usagers et les équipes lors d’un transfert, choisir l’inconnu en réservant une place en vacances adaptées organisées (VAO) ou encore opter pour une solution plus inclusive, en réservant dans un hôtel ou un camping en milieu ordinaire.

En théorie, chacun a donc le choix et peut trouver la solution la plus adaptée à ses besoins et ses envies pour s’évader quelques jours. Dans la pratique, la réalité est quelque peu différente. « Faute de budget, certains doivent se résoudre à choisir entre des soins dentaires et un départ en vacances. Est-ce vraiment normal ? », se désole une éducatrice. La question financière est donc centrale, notamment pour ceux qui optent pour les VAO. Certains professionnels qui l’ont bien compris (re)mettent en place des séjours institutionnels pour tenter de limiter la facture en incluant le maximum d’usagers. Et si ce type de vacances privilégie de fait l’entre-soi, « au moins il a l’avantage de leur donner la possibilité de partir à moindre frais ».

Un autre frein n’est pas à négliger quand un projet de vacances se prépare : l’accessibilité, ou plutôt le manque d’accessibilité. Car avant de choisir une destination ou un lieu d’hébergement, encore faut-il savoir si des excusions, des visites peuvent être organisées dans l’environnement proche. Certains trouvent des solutions en choisissant un camping ou un club vacances qui propose des activités, mais il reste difficile de s’aventurer dans une ville en louant un appartement avec des personnes en perte d’autonomie ou en situation de handicap. A l’heure où la volonté d’une société plus inclusive est sur toutes les lèvres, beaucoup souhaiteraient sortir du huis clos de l’institution. En ont-ils vraiment la possibilité ?

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