Les enfants présentant une double vulnérabilité – à la fois placés et en situation de handicap – font encore trop souvent les frais de ce que l’on appelle le travail en silo. Même si de plus en plus de dispositifs fonctionnent de façon partenariale, nombreux sont les établissements à rester chacun dans leur couloir, empêchant la prise en charge des jeunes dans leur globalité. Ces pratiques trop compartimentées symbolisent l’un des maux du secteur : la difficulté à lier le sanitaire au social et au médico-social.
Le Livre blanc du travail social, paru en 2023, pointait le besoin de « désiloter » les pratiques : « La prégnance des cloisonnements et des fonctionnements “en silo” qui rendent très compliquées les possibilités de mettre en œuvre concrètement un accompagnement de qualité en mobilisant une approche transversale et plus globale des besoins des personnes. » Le rapport estime que « l’intervention sociale apparait morcelée en catégories sectorielles spécifiques, selon différents types de dispositifs sociaux et de populations ciblées », ajoutant que « les personnes accompagnées se trouvent souvent écartelées entre de multiples intervenants et des prestations particulières, alors qu’elles attendent une réponse décloisonnée et globale [à leurs] problèmes. »