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Réforme du RSA : France travail face au « défi de 2025 »

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A cinq mois de la généralisation de l’accompagnement renforcé des allocataires du RSA, les résultats de l’expérimentation débutée au printemps 2023 se révèlent « encourageants » pour France Travail. Mais la question des moyens à déployer se pose.

Il ne reste plus que cinq mois aux équipes de France travail et des départements pour se préparer à la généralisation de l’« accompagnement renforcé » à l’ensemble des allocataires du revenu de solidarité active (RSA). A moins qu’entretemps, un brusque changement de braquet gouvernemental ne vienne remettre en cause la loi du 18 décembre 2023 : près de 1,3 million de bénéficiaires de l’allocation recensés devront, au 1er janvier prochain et sauf dérogation particulière, souscrire avec le service public de l’emploi un « contrat d’engagement ». Ce dernier les contraint à une quinzaine d’heures d’activités hebdomadaires – stages, formations, ateliers de remise à niveau, entretiens avec des professionnels de santé ou de l’accompagnement social… – visant à les remettre sur le chemin de l’emploi.

Des résultats encourageants

Mise en chantier en même temps que celle de France travail, cette réforme a été testée dans 47 départements auprès de 40 000 allocataires du RSA. De quoi tirer aujourd’hui de premières conclusions « encourageantes et concluantes » selon Paul Bazin, directeur général délégué de France travail. Ainsi, selon la nomenclature des trois types de parcours proposés aux signataires en fonction de leur situation sociale, 42 % ont pu accéder à l’emploi dans les six mois suivant leur entrée dans le dispositif (dont 16 % dans l’emploi de longue durée). Et, sur la seule catégorie « parcours emploi », ils sont 52 % à avoir retrouvé un job à six mois, dont 21 % pour un contrat de longue durée.

Etendre l’entraide entre services

De quoi envisager sereinement la généralisation du dispositif ? Oui, à en croire les retours d’expérience des équipes de terrain pluridisciplinaires qui, mêlant agents de France travail et travailleurs sociaux des départements, ont été en mesure d’établir des diagnostics partagés, de mettre en place un accompagnement cohérent sur la durée et de proposer aux allocataires un bouquet de solutions adaptées à leur situation. « En travaillant quotidiennement ensemble, ils ont également appris à se comprendre et ainsi à être plus efficaces dans leurs approches. Ils apprécient et souhaitent encore étendre les réflexes de sollicitation et d’entraide mutuelles entre agents France travail et travailleurs sociaux des conseils départementaux », explique Paul Bazin.

Des moyens suffisants pour la généralisation ?

La question des moyens demeure toutefois en suspens, alors que ce qui n’était qu’une expérimentation s’apprête à passer le cap du million d’usagers. « Ce nouvel accompagnement se mettra en place de manière progressive sur tous les nouveaux territoires à partir du 1er janvier, chacun travaillant d’ores et déjà à sa propre méthode de collaboration, prévient Paul Bazin. Evidemment nous laisserons le temps. Et il ne faut pas oublier que le réseau pour l’emploi en France compte plus de 160 000 professionnels de l’accompagnement : France travail s’appuie sur un ensemble de partenaires pour faire face au défi de 2025. » Grande inconnue à ce stade cependant : quels moyens seront déployés pour l’extension du dispositif ? Alors que les crédits de la mission « travail-emploi » sont déjà annoncés à la baisse dans le prochain budget, le projet de loi de finances 2025 sera scruté de très près…

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