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Rentrée pas classe

Eutrapélie. Et vlan, un mot savant et clairement peu usité pour entamer mon premier édito et prendre le relais de mon auguste prédécesseur. Loin de moi l’idée de vous en mettre plein la vue, sinon l’intuition que ce terme, hérité du grec ancien, pourrait bien sauver notre automne… L’eutrapélie, donc, peut se définir de différentes manières selon les circonstances et les dictionnaires : « aptitude à plaisanter avec esprit et finesse », « talent de répartie », « capacité à se récréer et à récréer les autres » … Ma préférée étant la « vertu de la bonne humeur ». Un super pouvoir – un mantra, pour certains – qu’il serait judicieux de déployer collectivement pour attaquer la rentrée.

Mon œil. C’est la rentrée des classes, donc. Les cartables sont flambant neufs, les crayons taillés, les mines un poil chiffonnées et des millions d’enfants en situation de handicap resteront une fois encore sur le carreau. L’école 100 % inclusive est un mythe, et la campagne de mobilisation #JAIPASECOLE, lancée chaque année par l’Unapei, continue de faire résonner des témoignages de parents au bout du rouleau. Manque d’AESH, scolarisation morcelée, ou inadaptée, ou inexistante, les problèmes ne manquent pas. Pas sûr que les nouveaux pôles d’appui à la scolarité, mis en place à compter du 1er septembre dans quatre départements tests, y changent grand-chose.

Chantiers. C’est la rentrée politique aussi. Où ? Quand ? Comment ? Avec qui ? A l’heure où j’écris ces lignes, nous sommes bien incapables de prévoir les contours du nouveau gouvernement, attendu depuis le résultat des législatives, le 7 juillet dernier. Mais quel que soit le casting, il devra s’attaquer à une palanquée de chantiers du social et du médico-social en souffrance depuis longtemps, et désormais au point mort. En vrac, le manque d’attractivité des métiers, les carences des politiques publiques en protection de l’enfance, les MNA, les suppressions de postes à la protection judiciaire de la jeunesse, la réforme de l’assurance chômage, les 2 000 petits qui dorment dans la rue, j’en passe et des meilleurs.

Au programme. Et puis c’est la rentrée des ASH. Après une petite pause aoûtienne, nous avons eu envie de vous parler de bébés avec le programme Pégase, de belles histoires en prévention spécialisée, d’interculturalité, de consulting et de création adaptée. Un numéro foisonnant, flanqué de la nouvelle rubrique « En continu » – qui permet de découvrir des formations en phase avec les évolutions du secteur – et de l’arrivée de Vince, l’éducateur TRÈS spécial, qui nous livrera chaque mois une chronique à fleur de terrain.

Picaillons. Parce que l’on ne vit pas que de bonnes intentions et d’eau fraîche, nous consacrons notre enquête à un point argent, flouze, pépettes, grisbi, oseille, fraîche, moulaga, blé, mitraille… Un panorama complet des emplois, conventions collectives et salaires des travailleurs sociaux – un pognon pas de dingue ! –, qui sont nombreux à ramer pour boucler les fins de mois, l’inflation n’aidant pas, et qui se sentent même pour certains une communauté de destins avec les personnes précaires qu’ils accompagnent.

Je reprendrais bien du rab d’eutrapélie, moi…

Édito

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