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Les établissements au prétoire

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Toujours dans l’optique de sensibiliser en s’amusant, Intimagir et le Crédavis ont mis en scène des simulations théâtrales pour mieux connaître le droit en matière de sexualité en établissements sociaux médico-sociaux à travers des jurisprudences emblématiques. Une cour d’assises avec président, avocat général, avocat des parties civiles, accusé et son conseil, greffier et témoins examinent le cas d’une personne paraplégique, résidente d’un foyer de vie, ayant porté plainte pour non-respect de son espace intime, alors que l’équipe éducative lui a subtilisé un DVD de pornographie gay. Et les participants aux « journées orgasmiques » forment le jury.

Faire de l’individuel dans du collectif

« M. X nous dit s’être plaint régulièrement du fait qu’on entre dans sa chambre sans sa permission, qu’on critique sa décoration et que, s’il n’est pas content, il n’a qu’à trouver un logement ailleurs », énonce le président de ce tribunal très spécial. Et le ministère public d’ajouter : « Mesdames et messieurs les représentants des établissements, vous dites bien : “Tu n’es pas chez toi ici, mais hébergé, tu dois te soumettre aux règles de la vie en communauté.” Le droit est là pour rappeler que vivre en établissement, c’est avoir une adresse et un lieu de résidence. L’institution, c’est votre espace de travail, allez-vous me dire ? Oui, mais c’est également leur lieu de vie. »

Les plaidoiries et témoignages s’enchaînent, mâtinés d’humour et de détails parfois ubuesques. A l’issue des délibérations fictives, l’institution sera condamnée à verser 10 000 € de dommages et intérêts à M. X. Les autres procès plancheront sur un cas de non-assistance à personne en danger – un résident de MAS ayant été hospitalisé pour déchirures anales après avoir utilisé des objets inappropriés pour se masturber – ou encore sur celui d’un déni de droit à l’éducation sexuelle envers un jeune autiste. Au cours de ces audiences, les établissements en prennent pour leur grade… On y pointe leur manque de considération pour des résidents infantilisés, niés dans leurs désirs, et le non-respect de la loi en matière de vie intime. Mais en creux, derrière ces affaires inspirées d’histoires vraies, il y a une véritable critique de la vie institutionnelle.

« La vraie question est comment faire de l’individuel dans du collectif ?, se demande Alexis Gannat. J’ai bossé dans un foyer de vie, dont le projet était de travailler à la réinsertion : en dix ans, seuls 2 résidents sur 40 avaient intégré un appartement autonome. A-t-on bien fait notre boulot ? C’est le cas, lorsque les gens n’ont plus besoin de toi. »

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