« Je vois l’activité physique et sportive comme une occasion de partager un moment de convivialité », glisse Benjamin Barrat, éducateur sportif au sein de la maison d’accueil spécialisée (MAS) et du foyer d’accueil médicalisé (FAM) Anaïs, à Jouy-le-Moutier (Val-dOise). Deux structures qui encouragent leurs résidents à pratiquer le sport sans en avoir l’air.
Pour ce faire, le professionnel mise au maximum sur une approche ludique et personnalisée. L’objectif : répondre aux besoins moteurs spécifiques de chacun tout en suscitant son intérêt… mine de rien. Sa technique : contourner les « je ne veux pas faire, c’est fatigant » par des propositions qui font diversion. « Par exemple, une éducatrice spécialisée m’a sollicité pour l’un des résidents, dit-il. Il avait besoin de reprendre une activité physique pour des raisons de santé, mais il était réticent en raison de sa fatigabilité. ». L’idée a donc été de passer par Sonate, une chienne d’assistance prêtée par l’association Handi’chiens, afin d’accompagner les résidents dans leurs activités quotidiennes.
« Sonate est une excellente source de motivation pour faire bouger ce résident », poursuit Benjamin Barrat. Le fait de le faire passer de son fauteuil électrique au fauteuil roulant a agi sur lui de manière significative. « Il a pu améliorer ainsi ses capacités motrices, son endurance, la façon de se tenir, tout en créant du lien avec les gens qui s’arrêtent pour discuter avec lui », constate l’éducateur sportif.
Des rendez-vous hebdomadaires de sport collectif sont aussi programmés avec le ToverTafel, un dispositif de projections lumineuses interactives permettant une amplitude de mouvement, même lorsque celui-ci est limité. Ou grâce à la boccia, cousine de la pétanque, sport paralympique conçu spécialement pour les personnes ayant un handicap physique sévère, et notamment des troubles moteurs. Pour Benjamin Barrat, tout est prétexte pour faire du sport : « Le secret : chaque session doit être stimulante et amusante. Les résidents doivent pouvoir faire ce qui leur plaît, en priorité ! »