Final Countdown. Franchement, je voulais vous parler d’autre chose. De la situation politique, je veux dire, et de ces implications sur le travail social. Mais j’écris cet ultime édito (oui, c’est le dernier, et je vous explique tout en fin de page), trois jours avant le premier tour, et vous le lirez quelques jours après le second. Alors plutôt qu’être à côté de la plaque, parlons donc d’un sujet tout aussi clivant qu’une triangulaire.
Like a Virgin. Vous connaissez l’histoire de Frank – dit « le tombeur » – et Sarah ? Ah, je vous la recommande et vous la résume. Elle est contée dans la mini-série australienne Latecomers (« retardataires ») sur la plateforme d’Arte. Voilà le pitch : Frank et Sarah ont quelques points communs. Atteints d’une paralysie cérébrale, ils se déplacent en fauteuil, ils n’ont pas encore 30 ans, et tous les deux sont vierges comme une vestale.
Come as You Are. La quête du dépucelage sera, bien sûr, l’objectif des deux protagonistes. Vont-ils y parvenir, et avec qui ? Je ne veux rien divulgâcher mais vous aurez compris qu’on n’est pas tout à fait dans le registre de la bluette charmante mais asexuée d’Un p’tit truc en plus. Les handis australiens sont crus, voire cruels, et ils ne cachent rien de leurs désirs comme de leur détresse, même s’ils le font avec humour.
I Can’t Get No (Satisfaction). Et en France ? On sait aussi être cash : « On ne peut pas parler de bites, on ne peut pas parler de chattes ! » C’est l’une des saillies entendues lors des bien nommées Journées orgasmiques, les 6 et 7 juin derniers à Paris. Un festival totalement décoiffant qui s’attaque au droit à la sexualité pour les personnes en situation de handicap dans les établissements. Un domaine où l’autodétermination et le pouvoir d’agir sont sérieusement restreints…
All You Need Is Love. Car s’il y a un véritable besoin chez des adultes (ou des ados) en situation de handicap, force est de constater que les professionnels (comme les proches) sont le plus souvent décontenancés par les demandes, les attitudes mais aussi les contraintes exprimées par les personnes accompagnées. Un conseil : binge-watchez en une soirée les Latecomers, il n’y a que six épisodes d’une dizaine de minutes. Et lisez le reportage de Laurence Ubrich aux Journées orgasmiques, page 63.
Don’t You (Forget about Me). Puis retrouvez le talent, l’expertise et les convictions de cette même Laurence Ubrich à cette même place, en page 3, le mois prochain. Quant à moi, après avoir réussi pendant quatre putains de décennies à écrire des éditos sans une seule grossièreté, il est temps que je m’éclipse, bordel !