Pascal a fondé notre association voici 35 ans et a fourni un travail colossal pour la faire monter en puissance. Toutes ces années d’efforts pour créer un collectif solide, porteur d’éthique et de convictions ont payé. Aujourd’hui, l’AD-PA regroupe 2 000 adhérents et se porte très bien. Nous comptons aussi bien des directeurs en activité que retraités ou même de futurs dirigeants d’établissements encore en formation. Cette diversité de profils crée la richesse de l’association qui dispose également d’une équipe de permanents très compétente et engagée ! C’est en s’appuyant sur ce véritable patrimoine que nous comptons développer l’association.
On résume trop souvent le débat sur les moyens accordés aux politiques du grand âge à de simples choix budgétaires, alors qu’il s’agit d’un choix de société : quelle place et quel rôle pour nos aînés ? Quelle effectivité des droits et quelle qualité d’accompagnement voulons-nous ? L’Association des directeurs au service des personnes âgées entend bien apporter sa contribution au débat public. En commençant par arrêter de nommer les principaux concernés « personnes âgées dépendantes ». Ce sont des adultes qui rencontrent les difficultés auxquelles tout un chacun est confronté au cours de sa vie. Des citoyens à part entière. Nos aînés ont le droit de le rester jusqu’à leur dernier souffle.
Cette affaire a été délétère. Après le scandale, le gouvernement a réagi en renforçant dans l’urgence ses contrôles sur l’ensemble des Ehpad (établissements d’hébergement pour personnes dépendantes), ce qui a conforté l’opinion publique dans sa suspicion envers ces structures. Résultat : non seulement un grand nombre de personnes qui devaient y être accueillies ont choisi de retarder leur entrée, avec des conséquences parfois fâcheuses pour elles, mais en plus, on a jeté l’opprobre sur l’ensemble des 400 000 salariés qui y travaillent et qui exercent leur métier avec professionnalisme et dévouement. Au-delà du scandale, cette crise peut accélérer la prise de conscience générale sur la nécessité de dépasser le système des Ehpad, qui n’est plus adapté. L’AD-PA défend un modèle d’accueil collectif rénové et repensé avec le souci de l’intégration architecturale au sein de la cité, en affirmant la dimension domiciliaire, en développant un accompagnement digne de nos aînés, et valorisant pour les professionnels. Un Ehpad doit être un lieu de vie et d’inclusion sociale décloisonné et surtout pas un centre fermé ! Evidemment, cela demande des moyens en personnels et du temps de mise en œuvre.
(1) Retrouvez l’interview dans son intégralité sur notre site (ash.tm.fr) : « Nos aînés ont le droit de rester des citoyens jusqu’à leur dernier souffle ».