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L’engagement sportif des établissements est-il adéquat ?

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Porté par une démarche volontariste dès les années 1980, le sport adapté peine à s’ancrer dans les structures sociales et médico-sociales. Accaparés par les difficultés quotidiennes, les professionnels manquent de temps pour penser une pratique en adéquation avec les besoins des bénéficiaires.

Si l’approche des Jeux olympiques de Paris a réveillé l’engouement sportif, le secteur n’a pas attendu d’être happé par l’esprit de Coubertin pour prendre la mesure des bienfaits du sport sur les usagers, qu’il s’agisse d’enfants, d’adultes en situation de handicap ou de personnes vieillissantes. Dès les années 1980, l’activité physique adaptée s’est invitée dans les établissements par le biais d’un recrutement massif de professionnels formés venus prêcher la bonne parole en la matière.

Pourtant, malgré la stratégie nationale sport santé 2020-2024, l’essai n’a pas été transformé. Certes, en 2018, une enquête de la direction générale de la cohésion sociale et de la direction des sports a établi que 94 % des établissements sondés accueillant des enfants en situation de handicap proposaient une activité physique et sportive. Mais derrière ce chiffre se cache une réalité bien moins flatteuse. Sur le terrain, l’offre est « irrégulière » et peine à se systématiser « dans un contexte où d’autres priorités se dégagent, entre les difficultés de recrutement et les tensions financières ».

Résultat, toujours selon l’étude, seuls 25 % des enfants et des adolescents pratiqueraient des activités physiques, à raison d’une à deux heures par semaine. Bien loin de l’objectif avancé par les experts, qui visent une pratique d’une durée de trente minutes par jour. Autre sujet d’inquiétude, le manque de professionnels formés aux activités physiques adaptées. Malgré sa mise en place précoce, la professionnalisation des intervenants n’est plus d’actualité, faute de personnels. Et les travailleurs sociaux ont souvent laissé la place à des animateurs sportifs lambda.

Dans ce contexte, la réflexion a gagné certaines structures, qui tentent de redéfinir l’activité physique adaptée en écoutant les besoins des publics accompagnés ou de leurs familles, ou en l’intégrant aux gestes de tous les jours, au-delà d’une logique de compétition. L’enjeu ne se résume pas à l’adhésion à une licence sportive, mais à une pratique culturelle qui sert l’émancipation. Autrement dit, le sport est un outil, non une fin en soi. A l’heure où les établissements sont engagés dans l’ouverture vers le milieu ordinaire en transformant leur fonctionnement en dispositif, de nouvelles pratiques vont-elles éclore ? Encore faut-il qu’une rencontre se produise entre les équipes du secteur et les acteurs du monde sportif. Et que tous apprennent à se connaître et à parler le même langage.

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