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Contrat de professionnalisation : fin de prime, et après ?

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L’interruption prématurée du versement de l’aide à l’embauche pour les contrats de professionnalisation modifie le recours à la formation par alternance. Et la bascule vers l’apprentissage n’est pas assurée.

Après l’avoir annoncé en amont, le 1er mai dernier, le gouvernement a mis brutalement fin à l’aide exceptionnelle de 6 000 € accordée aux employeurs embauchant un jeune de moins de 30 ans en contrat de professionnalisation. Cette subvention, mise en place en 2023, était censée perdurer jusqu’au 31 décembre 2024. En avançant la date-butoir de huit mois, l’exécutif entend rogner quelque 300 millions d’euros, dans le cadre du programme d’économies de 10 milliards planifié par Bercy et Matignon.

Certes, depuis la réforme de la formation professionnelle de 2018, qui a revu les circuits de financement au profit du contrat d’apprentissage, le nombre de « contrats de pro » signés chaque année était déjà en nette perte de vitesse. Il avait dégringolé de 234 000 en 2018 à 116 000 cinq ans plus tard.

Un contrat « plus inclusif »

Sauf que le contrat de professionnalisation avait ses adeptes… Notamment dans les secteurs de la cohésion sociale et de la santé. Cumulés, ce sont plus de 2 000 contrats pour des jeunes de moins de 30 ans dans le périmètre des deux opérateurs de compétences concernés – Uniformation et Opco santé – qui risquent de passer à l’as… sans que la bascule vers l’apprentissage espérée par le gouvernement ne soit au rendez-vous. « Le contrat de pro est plus inclusif et correspond mieux à des chômeurs ou des personnes éloignées de l’emploi. L’apprentissage s’inscrit plus dans la formation initiale », résume David Cluzeau, président d’Uniformation. A l’Opco santé, aussi, le contrat de pro avait ses partisans, notamment pour diplômer des accompagnants éducatifs et sociaux, des assistants sociaux ou des moniteurs-éducateurs. « Même si la volumétrie est faible, l’atterrissage en 2025 risque d’être difficile », confie-t-on.

Surtout, les gestionnaires des fonds de la formation s’attendent, dès l’an prochain, à une chute du nombre de candidats en alternance fléchés vers des certificats de qualification professionnelle (CQP). Ces certifications créées par les branches sont très prisées des employeurs car orientées « cœur de métier », idéales notamment pour professionnaliser des personnes entrées dans la carrière par le biais d’un emploi aidé… mais non reconnues par France compétences, donc inéligibles à l’apprentissage.

Aide tutorale

Pour limiter la casse, Uniformation a décidé de rétablir exceptionnellement son aide tutorale de 1 380 € accordée à chaque structure de son périmètre ayant embauché un contrat de professionnalisation de moins de 30 ans. Mais cette aide, supprimée en début d’année à la suite d’arbitrages budgétaires, n’a pas vocation à être prolongée après 2024. « On s’attend à une sévère perte en ligne », soupire Olivier Phélip, son directeur général.

Le top des certifications accessibles via le « contrat de pro »

• Diplômes d’Etat d’accompagnant éducatif et social (DEAES), d’assistant de service social (DEASS), de moniteur-éducateur (DEME), de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport (DEEPS).

• Titre professionnel d’assistant de vie aux familles (TP ADVF).

• CAP d’accompagnant éducatif petite enfance (CAP AEPE).

• Brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport (BPJEPS).

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