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Les gens bien

Il y a des histoires comme ça qui commencent comme un film des frères Dardenne.

• A la mort de sa mère, Perrine a 9 ans et elle est placée avec son petit frère dans un foyer « où la violence régnait partout ».

• Yazid, lui, a été abandonné par son père alors qu’il était bébé. Sa mère sombre dans l’alcool, la drogue et la prostitution. Il est placé en famille d’accueil à 3 ans.

• C’est à 4 ans que Yannick devient un « enfant de la Ddass », comme on disait au XXe siècle. Il avait été signalé à l’école parce qu’il était trop sale et ses parents trop pauvres, trop alcoolisés…

Bon, d’accord, les histoires d’enfants placés commencent mal, en général. Mais les épilogues ne sont pas inéluctablement dramatiques. Et on peut alors quitter l’univers des films sociaux belges pour celui des « feel good movies ».

• Perrine Goulet est aujourd’hui députée de la Nièvre et elle préside la délégation parlementaire aux droits des enfants à l’Assemblée nationale.

• C’est dans sa famille d’accueil que Yazid Ichemrahen a pris goût aux gâteaux au yaourt et aux crèmes fouettées. Après un long apprentissage, sa passion d’enfance est devenue une success story. Elu meilleur pâtissier du monde en 2014, le petit mitron est l’un de ces professionnels que tous les palaces s’arrachent.

• Quant à Yannick Paquereau, il n’a pas oublié d’où il venait et ce que les éducs lui ont apporté. Il est devenu éducateur spécialisé à son tour, puis cadre dans le social parce que « bourré de convictions, de hargne », comme il se décrit dans une très belle tribune que nous avons publiée sur ash.tm.fr. Aujourd’hui, l’ex-enfant placé est secrétaire général de la FNLV (Fédération nationale des lieux de vie).

Pourquoi je vous raconte tout ça ? Pour changer un peu de perspective. La protection de l’enfance, ce n’est pas seulement des faits div’ tragiques ou des stats implacables (70 % des jeunes sortent sans diplôme de l’ASE et ils représenteraient ainsi un quart des sans-abri français). A force de radoter des mauvaises nouvelles, elles finissent par se répéter. Il n’y a pas que des sorties de route programmées, il y a aussi des parcours exemplaires.

• Perrine Goulet s’est accrochée à des « bouées de sauvetage » : un éduc, une instit amie de la famille, une amie, l’équipe de hand, avant d’être « sauvée » par les parents de son petit ami. « Ils ont fait pour moi tout ce qu’auraient fait des parents : ils m’ont aidée à me loger, à rédiger un CV pour trouver des petits boulots », a-t-elle témoigné plus tard.

• Yazid Ichemrahen, lui, a découvert l’amour et la sécurité dans sa famille d’accueil, avec sa « tatie » et son « tonton ». Et c’est grâce à leurs deux fils, apprentis pâtissiers, qu’il découvre les gâteaux et « leur pouvoir réconfortant ». Puis, de retour en foyer, un juge des enfants l’empêche de déconner, un cuisinier et un éduc le motivent…

• Enfin, Yannick Paquereau a lui aussi été aidé par un éduc… qui est resté son ami trente ans plus tard. Aujourd’hui, il tient à « témoigner (sa) profonde reconnaissance à tous les professionnels du secteur qui n’ont pas quitté le navire et qui sont la plupart du temps des gens bien ».

Même et surtout dans un secteur dans la panade, ce sont aussi ces histoires qu’il faut raconter. Il n’y a pas de fatalisme ni de déterminisme pour les enfants placés. Il n’y a pas non plus de hasard : il n’y a que des rencontres. Les gens bien savent rendre d’autres gens exemplaires.

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