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« J’ai toujours la même passion »

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Chaque mois, des néophytes du travail social racontent pourquoi ils ont choisi leur métier et comment ils envisagent l’avenir.

J’ai commencé comme serveuse dans un café. Certains clients, notamment des gens du voyage qui ne savaient ni lire ni écrire, me demandaient de l’aide pour leurs démarches administratives. J’en ai finalement fait un métier. J’ai toujours eu une appétence pour les relations humaines. Je suis assistante de service social polyvalente de secteur dans l’Essonne depuis 18 ans. Mon identité professionnelle a évolué au fil des années. Quand j’ai pris mon premier poste, nous fonctionnions par secteur, soit une adresse-une AS. J’étais très attachée à mes familles, alors quand la désectorisation est intervenue, j’ai eu peur de les perdre. Or elles se sont très bien adaptées. Ce qu’elles voulaient, c’était qu’on réponde à leurs demandes. Cette expérience m’a appris à ne plus penser à la place du public.

Au début, je touchais environ 1 600 € net par mois. Aujourd’hui, les jeunes cherchent à bien gagner leur vie et le travail social n’est pas attractif en termes de salaire. En choisissant ce métier, je ne suis pas venue chercher de l’argent mais un capital humain, ce qui n’a pas de prix !

Le métier est ce qu’on en fait. On m’a proposé un poste de chef de secteur mais ce qui m’anime c’est le montage de projets. J’adore mettre en œuvre des choses, créer des outils, la recherche… C’est pourquoi je me suis inscrite au diplôme d’Etat d’ingénierie sociale (DEIS). En mai, je vais devenir coordinatrice de développement social. En partant davantage des besoins des personnes, le développement social local est, à mon avis, l’avenir du travail social.

La formation au DEIS m’apporte aussi un bol d’air, et me permet de prendre du recul, de réfléchir à ma pratique. On est tellement débordés en polyvalence qu’on peut en arriver à ne traiter que des dossiers sans prendre en compte la singularité des personnes. On est en première ligne sur la précarité. Je reçois ainsi des publics que je ne voyais jamais avant, notamment des travailleurs pauvres dont certains dorment dans leur voiture…

Notre difficulté est de rendre visible nos actions. Quantifier la relation est très compliqué. C’est pourtant ce que l’on nous demande pour que les politiques prennent des décisions. Paradoxalement, on doit s’adapter à nos publics, ce qui nécessite du temps, et on doit aussi s’adapter aux décideurs. Mais on n’est pas dans la logique une offre = une réponse. Il faut du courage et de la volonté pour être assistante sociale. Mais j’ai toujours la même passion qu’il y a 18 ans.

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