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Dé-corps détenus

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La place du corps en détention ? Vaste question qui était au cœur d’un colloque international organisé en juin 2022 à Avignon, à l’initiative notamment de professionnels du soin en milieu carcéral. Les actes ont été récemment publiés. Au sommaire, un florilège de contributions, d’expériences et de réflexions enrichissantes. Il est question, par exemple, du dédale émotionnel dans lequel sont plongés les soignants lorsqu’ils rencontrent des détenus potentiellement violents, de la psychoboxe utilisée dans un centre éducatif fermé pour combattre la violence des jeunes, d’ateliers sensoriels en quartier d’isolement pour réveiller la capacité à ressentir du plaisir, d’une éthique architecturale de la prison pour en faire un lieu de reconstruction, de la place des graffitis sur les murs des prisons, du corps des femmes condamnées… Travailler en milieu pénitentiaire, c’est pour la psychiatre Joëlle Palma, « soigner des corps, apaiser des esprits, tendre la main. Poser des mots sur les maux. Mais c’est aussi être confronté à l’indicible, à l’intolérable. »

« Corps et prison. Murs et dé-corps en détention », sous la direction de Florence Sarnette, C. Dominique Bataillard, Elodie Monier, Joëlle Palma et Anthony Viscart, éd. Champ social, 20 €.

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