Ni artistique, ni numérique, le projet Matisse 2.0 est à la fois sanitaire et médico-social. Adossé au centre hospitalier de la Chartreuse, à Lyon, il propose un accompagnement intensif à des jeunes (18-30 ans) qui présentent un risque ou ont vécu une première décompensation psychotique, sont diagnostiqués avec une psychose débutante ou avec un trouble du spectre de l’autisme. Grâce à un étayage sur mesure mené par cette unité sanitaire, il s’agit de faciliter leur transition vers l’autonomie. Trois jeunes vivent en colocation dans une maison (trois mois) et une douzaine d’autres sont installés dans leur propre appartement (six mois renouvelables une fois). Seules obligations : avoir des revenus, des troubles stabilisés et pas d’addictions.
Si le dossier est établi par l’un des deux médecins psychiatres, la spécificité est d’avoir choisi un cadre socio-éducatif pour coordonner l’équipe pluridisciplinaire également formée de deux infirmiers, de trois éducateurs spécialisés, d’une psychologue et d’une assistante sociale. « On s’adapte à la temporalité de chacun, en mettant en place des petits rituels, précise la cadre Séverine Barbier. Le premier jour, l’un des référents va passer la soirée avec le jeune, jusqu’au moment où il estime se sentir assez bien pour rester seul. » A l’issue du dispositif, certains iront en Samsah (service d’aide et d’accompagnement à domicile pour les personnes handicapées), d’autres en SAVS (service d’accompagnement à la vie sociale) ou dans un CMP (centre médico-psychologique).