Le sexisme a la vie dure. C’est l’inquiétant constat du dernier rapport du Haut Conseil entre les hommes et les femmes, lequel pointe « un ancrage plus important des clichés masculinistes », notamment parmi les hommes de moins de 35 ans. Un quart d’entre eux conçoivent même qu’il faut parfois être violent pour se faire respecter. Dans son livre-enquête, Pauline Ferrari a voulu comprendre pourquoi la société en est arrivée là. Elle prévient d’emblée, le masculiniste n’est pas le pendant masculin du féminisme. Il se définit d’abord comme pro-homme, justifie certaines violences à l’égard des femmes, est plutôt jeune, occidental et issu des classes moyennes urbaines. Son but : sauvegarder son pouvoir de domination. Une idéologie diffusée largement sur YouTube, TikTok ou Instagram et qui fait carrément froid dans le dos car le mouvement est organisé et puissant. La parade à ce conservatisme ? Eduquer les filles et les garçons à la vie affective et sexuelle et au consentement dès le plus jeune âge.
« Formés à la haine des femmes. Comment les masculinistes infiltrent les réseaux sociaux », Pauline Ferrari, éd. JC Lattès, 20 €.