La fin de vie se joue encore majoritairement à l’hôpital ou en établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes. Si des textes législatifs ont favorisé la possibilité de finir ses jours dans son environnement familial avec le déploiement progressif de l’hospitalisation à domicile (HAD) et des équipes mobiles en soins palliatifs – largement insuffisantes sur l’ensemble du territoire –, cette option reste minoritaire en France. Et quand toutes les conditions sont réunies, de trop nombreuses personnes sont renvoyées aux urgences pour leurs dernières heures, faute d’une impréparation, d’une peur… Les aidants familiaux et les professionnels peinent à répondre aux demandes répétées de personnes touchées par la maladie, désireuses de mourir chez elles.
Si les professionnels du soin sont formés et aguerris, ce n’est pas le cas dans les services à domicile. La collaboration de tous ces acteurs gagnerait donc à être renforcée pour offrir un accompagnement de qualité à la personne mourante et pour lutter contre l’isolement des intervenants du domicile. Avec « un temps du mourir » qui s’allonge, des cas de plus en plus complexes de fin de vie, les équipes ont plus que jamais besoin de soutien. Si des plateformes d’écoute dédiées se sont structurées, l’absence institutionnalisée de psychologues à domicile interroge forcément. A l’aube d’une discussion parlementaire sur la fin de vie, le débat ne devra pas se limiter aux pro et anti-euthanasie. Les acteurs du domicile attendent de voir leur rôle affirmé pour devenir de véritables vigies.