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Analyser les causes des accidents du travail

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Blocage soudain du dos, chutes… Tout accident du travail mérite enquête afin de dégager des pistes de prévention. Explications.

Le nombre de journées d’absence causées par des accidents du travail et maladies professionnelles (AT-MP) est de 3,4 millions, d’après l’Agence nationale de la performance sanitaire et médico-sociale. Un chiffre qui, depuis 2016, a augmenté de 40 %, alertait la Cour des comptes en 2022. Les établissements et services dans le grand âge comme dans le handicap sont concernés. Pour diminuer la sinistralité, l’analyse de leurs causes est recommandée par les organismes spécialisés dans la prévention.

Pourquoi scruter les accidents du travail ?

La pratique reste plutôt exceptionnelle dans le monde du travail, médico-social compris. Pourtant, « il est toujours intéressant de se demander pourquoi un accident est survenu. Le simple fait de se poser la question permet de regarder la situation avec un œil neuf et de déclencher la recherche d’une solution », souligne Carole Gayet, expert d’assistance conseil à l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS). Bien que les causes des accidents soient souvent connues dans les grandes lignes, une analyse plus fine de la situation reste nécessaire car chaque accident est unique. « Une chute peut être liée à un problème d’organisation, comme le manque de temps, ou bien s’expliquer par un défaut de conception, comme une chambre mal configurée ou un sol glissant », explique la spécialiste. L’analyse d’un cas concret a aussi comme intérêt de sensibiliser aux pratiques usuelles de prévention, telles que la remise à jour du document unique d’évaluation des risques.

Comment s’organiser ?

L’analyse des causes d’un accident implique d’interroger la victime, son responsable hiérarchique, un membre de la direction. « Il est plus simple de se mettre à plusieurs autour de la table en faisant appel à l’ensemble des compétences », souligne Carole Gayet. La participation d’autres salariés, voire de représentants du personnel, est aussi à encourager. L’enjeu est de savoir si l’accident survenu s’avère exceptionnel ou récurrent. La direction peut choisir de nommer un référent prévention. « Il faut bien choisir ce profil, qui doit être en capacité de prendre des décisions, d’organiser les réunions, et d’avoir un minimum d’autorité ou de légitimité », conseille Carole Gayet. Le comité social et économique doit être réuni après tout accident ayant entraîné ou ayant pu entraîner des conséquences graves, et peut être amené à réaliser des enquêtes.

Avec quelles ressources ?

Il existe des solutions facilitant l’analyse des causes des accidents. Pour les structures de moins de 50 salariés, l’INRS propose l’« outil 82 », libre d’accès et généraliste. Il s’agit d’un questionnaire en ligne sur les circonstances de l’accident identifiant de manière automatique les causes et les mesures correctives à mettre en place. L’organisme paritaire a également élaboré une formation à la méthode dite de « l’arbre des causes » (il en existe plusieurs) avec des cas pratiques spécifiques au secteur sanitaire et de l’aide à domicile. Certaines caisses d’assurance retraite et de la santé au travail (Carsat) peuvent aussi apporter un appui à ce type de démarche de prévention.

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