Fervent défenseur des droits des enfants, ancien membre du CNPE (Conseil national de la protection de l’enfance), Lyes Louffok est un militant de la première heure. Après avoir rejoint Ni putes ni soumises à l’âge de 16 ans, il se consacre à porter haut et fort la voix des enfants confiés à l’ASE (aide sociale à l’enfance). A l’époque, « le sujet n’est pas d’actualité » et les réseaux sociaux lui offrent alors une caisse de résonance inattendue.
En 2014, il publie Dans l’enfer des foyers (éd. Flammarion), qui sera adapté au cinéma sous le titre L’Enfant de personne. Puis, en 2022, Si les enfants votaient (éd. HarperCollins). Rapidement identifié sur la toile, cet ancien enfant placé reçoit de nombreux témoignages de jeunes dénonçant les dysfonctionnements et les maltraitances qu’ils subissent. A l’été 2022, épuisé par dix ans de militantisme, il raccroche pour un an. Une pause qu’il juge aujourd’hui indispensable pour tenir cette « course de fond ». Et pour finir par récolter les fruits d’une lutte émergente.
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« La seule boussole, ce sont les droits des enfants », résume celui qui s’estime sur la même ligne que Michèle Créoff, ancienne vice-présidente du CNPE.
Educateur spécialisé, Lyes Louffok a commencé le « name and shame » en 2014 « par nécessité absolue ». Dès qu’il était en possession d’un témoignage solide, il n’a pas hésité à interpeller directement les présidents de départements sur les réseaux sociaux. En plus de mettre un coup de projecteur sur les violences institutionnelles, son objectif est de placer la responsabilité des élus et des associations « au centre du débat ».
Maintenant que ce type de dysfonctionnements est médiatisé et que son audience a évolué, il n’a plus recours à cette méthode. Pour autant, il ne la regrette pas et estime qu’elle a été « salvatrice ».
Les formules lisses, très peu pour lui. Sa plume est affûtée. Ses posts, spontanés. Et son plaidoyer, empreint d’émotion. Après une revue de presse quotidienne, Lyes Louffok partage un ou deux articles qui l’ont particulièrement marqué. La plupart du temps, il dénonce des dysfonctionnements. « Ce qui va bien doit être normal et banalisé. » Lorsqu’il faut avoir un impact rapide, il lui arrive de vulgariser « à mort ». Quitte à ce que ça déplaise à la profession.