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Mauvais garçons

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Le 27 août 1934, 56 mineurs s’échappent du centre d’éducation surveillée de Belle-Ile-en-Mer. Tous les villageois sont mis à contribution pour les retrouver contre une pièce de 20 francs pour chaque gamin récupéré. Tous les fuyards ont été pris, sauf un : Jules Bonneau, dit « La Teigne ». Cette traque sordide a inspiré Sorj Chalendon pour son dernier roman, L’enragé. Une histoire d’enfances maltraitées qui fait écho à la sienne. A l’époque, la société a peur de ses jeunes, du petit voyou à l’orphelin. Pour les « mater », elle les envoie à la campagne dans des « colonies pénitentiaires » ou des « bagnes » comme celui de Belle-Île. Les enfants y sont réprimés, humiliés, exploités… Ils passent leur journée à casser des cailloux ou à remplir des sacs de sable. Pour seul repas, une tranche de pain gris. Faute d’eau suffisante, certains boivent leur urine, alors on leur supprime leurs timbales. Les plus récalcitrants ont droit au mitard ou à la camisole de force. Il faudra attendre la fin de la Seconde Guerre mondiale pour considérer que l’éducatif doit primer sur le répressif et les années 1970 pour instaurer des centres éducatifs ouverts… Un livre rageur.

« L’enragé », Sorj Chalendon, éd. Grasset, 22,50 €.

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