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Du Ditep au lieu de vie, un même suivi

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Le dispositif institut thérapeutique, éducatif et pédagogique (Ditep) de la Fondation Les Nids, près de Rouen, propose des accompagnements sur le lieu de vie des jeunes. Une modalité innovante qui renforce leur soutien, notamment lorsqu’ils bénéficient d’une mesure de protection de l’enfance.

Le Covid aura au moins eu une vertu : celle de bousculer les habitudes et de susciter, au détour des contraintes, l’innovation. A Mont-Saint-Aignan (Seine-Maritime), le dispositif institut thérapeutique, éducatif et pédagogique (Ditep) L’Orée du Bois, une structure portée par la Fondation Les Nids, a cherché la parade à l’impossibilité d’accueillir les enfants pendant la crise sanitaire. « On a commencé par des contacts en visioconférence, avant d’intervenir directement dans leur environnement de vie. C’était un moyen à l’époque de les soutenir et d’appréhender ce qui pouvait se passer chez eux », explique Emilie Paquin, psychologue au Ditep. A la faveur de parents convaincus, l’initiative s’est poursuivie, inscrivant dans le marbre une nouvelle modalité d’intervention : l’accompagnement thérapeutique et éducatif sur le lieu de vie (Atel).

Horaires atypiques

Les éducateurs interviennent sur libre adhésion à des horaires atypiques, tôt le matin ou en soirée. Ils se déplacent au domicile familial ou sur le lieu de placement du jeune, la moitié des quelque 65 enfants accueillis à L’Orée du Bois bénéficiant d’une mesure de protection de l’enfance. C’est le cas d’Aline(1), 14 ans. Accueillie à l’unité de jour du Ditep, elle vit dans une maison d’enfants de la région rouennaise. « Cette adolescente demande beaucoup d’attention. Elle éprouve des difficultés à vivre en collectif et a besoin d’être guidée dans les actes de la vie quotidienne », expose Kara Correa, monitrice-éducatrice à l’Atel. Deux fois par semaine, entre 18 h et 21 h 30, elle travaille l’autonomie de la jeune fille et sa capacité à vivre avec ses pairs.

« Ces enfants ont en commun de présenter des difficultés psychologiques importantes, avec des troubles du comportement, explique la directrice du Ditep, Amélie Tharin. Ils ont besoin d’un suivi individualisé, que des professionnels de la protection de l’enfance ne peuvent pas toujours apporter, en raison notamment du faible taux d’encadrement. » Formés à la problématique des troubles psychiques, les éducateurs de l’Atel ont aussi une connaissance plus fine des besoins de l’enfant. « Leur intervention s’inscrit dans une continuité, marquée par un lien de confiance », précise la cheffe de service Fanny Pradal. Auprès des parents, l’enjeu est similaire. « Nous apportons des conseils en nous efforçant de distinguer ce qui relève de l’adolescence ou des troubles du comportement. Nous travaillons sur les règles, en partant des représentations des uns et des autres, pour que chacun puisse se réapproprier la relation. Et nous essayons de renforcer les liens lorsque c’est nécessaire », détaille Kara Correa.

Cette forme d’intervention s’inscrit pleinement dans l’esprit de l’évolution du modèle Itep en dispositif visant l’inclusion sociale. Elle nécessite, de fait, de renforcer les partenariats avec les acteurs extérieurs. Une collaboration effective, mais pas forcément innée : l’éducateur doit trouver sa place auprès d’une équipe qu’il ne connaît pas. « Quant aux familles, poursuit Kara Correa, elles peuvent ressentir notre présence de manière intrusive et nous assimiler à la protection de l’enfance, bien que nous n’ayons pas de mandat judiciaire. »

Résultats probants

L’Atel, qui mobilise trois éducatrices à temps plein, une psychologue et une cheffe de service, accompagne huit enfants en file active et espère en accueillir quatre de plus cette année. Voire davantage, si les financements le permettent à l’avenir. « Nous sommes de plus en plus sollicités », constate Amélie Tharin. S’il ne dispose pas d’indicateurs qualitatifs, le service avance des résultats probants : « Nous recevons de très bons retours de familles en difficulté qui ont trouvé des stratégies d’apaisement par le biais de nos interventions », souligne Kara Correa. Mêmes échos chez les partenaires, comme l’Institut départemental de l’enfance, de la famille et du handicap pour l’insertion (Idefhi). « Ce genre de dispositifs évite beaucoup de crises et de moments de tension, estime Emilie Vason, coordinatrice au service “enfants”. Et il est bien perçu par nos équipes, qui apprécient les observations de l’éducatrice. »

Notes

(1) Le prénom a été changé.

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