C’est l’histoire d’un « biais de recherche » ayant entraîné « un biais de repérage ». Les femmes et les filles autistes sont diagnostiquées beaucoup plus tardivement que les hommes et doivent encore faire face à un certain scepticisme du milieu médical. « Non, votre fille n’est pas autiste. Une fille ne peut pas être autiste. Et de toute façon, elle n’a pas l’air autiste. » Adeline Lacroix entame l’introduction de son ouvrage par ces mots catégoriques. Docteur en psychologie et neurosciences cognitives, elle-même diagnostiquée Asperger tardivement, elle propose un état des lieux des recherches menées sur l’autisme au féminin, et pose la question d’une spécificité de genre.
Si la réponse est non – les deux sexes partagent les mêmes caractéristiques fondamentales –, les femmes autistes auraient de meilleures aptitudes socio-communicationnelles qui favoriseraient une meilleure intégration à l’école, dans la vie personnelle ou au travail. Elles auraient surtout appris à développer des stratégies pour masquer leurs troubles et donner le change.
« Autisme au féminin. Approches historique et scientifique, regards cliniques », Adeline Lacroix, éd. UGA, 19 €.