On croyait le Covid (presque) jeté aux oubliettes. La psychosociologue Joëlle Bordet et les membres du réseau international de recherche-intervention « Jeunes, inégalités sociales et périphéries » rappellent que « sa portée est toujours à l’œuvre ».
Dans les quartiers populaires, objets de leur étude, la pandémie n’a pas seulement suscité l’angoisse face à la maladie et les réflexes de survie économique, elle a permis de réactiver des solidarités et de renouveler, une fois la sidération passée, les relations entre institutions et habitants. Si ses auteurs estiment que l’événement a plutôt renforcé les approches populistes, ils invitent à soutenir les dynamiques nouvelles observées, notamment avec les professionnels de l’éducation.
L’ouvrage, à défaut d’être didactique, fourmille de témoignages et d’analyses de situation, de Roubaix à Marseille en passant par la Palestine ou le Sénégal. Tout intervenant éducatif en milieu ouvert y trouvera une riche matière à réflexion.
« Résistances dans les quartiers populaires en temps de Covid. Rôle de l’intervention éducative auprès des jeunes et des familles », ouvrage collectif coordonné par Joëlle Bordet, éd. Cafard, 10 €.