Laisser une aide-soignante venir travailler tous les jours avec une croix bien visible autour du cou quand une autre, voilée, intervient en toute discrétion la nuit. Est-ce simplement compatible avec les valeurs de la République française laïque ? L’enjeu dans les établissements publics soumis au principe de neutralité est de distinguer entre le culturel et le religieux, en faisant parfois des compromis mais en évitant toujours toute compromission. Pédagogie, médiation… c’est aux directions de montrer la voix du vivre ensemble. Mais quand certaines manient religion et culture avec décontraction, d’autres se confrontent à des difficultés. Pour cause : la question de la liberté de religion et de croyance devrait se poser avant même l’institutionnalisation et participer au projet personnalisé, que la personne soit croyante ou non. Elle devrait, mais elle ne l’est pas. Et pourtant, en s’interrogeant, en respectant habitudes et modes de vie différents, les professionnels se sentent moins mis à mal. Si les établissements français ont hérité d’une culture chrétienne, l’accompagnement, par exemple, des musulmans vieillissant qui ne retourneront pas dans leur pays d’origine se pose de plus en plus. Comment réagir quand les équipes méconnaissent les rites et coutumes venus d’ailleurs ? Les experts sont unanimes sur la nécessité de former et de soutenir les acteurs de terrain.
Management et réseaux
La laïcité est-elle menacée en établissement ?
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